En Guinée, à l’instar de nombreux pays africains, plusieurs filles et femmes sont victimes de mutilations génitales féminines (MGF). Cette situation persiste malgré les multiples campagnes de sensibilisation mais aussi la répression de la pratique tant sur le plan législatif que pénal. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com mercredi 5 février 2025, Dr Mamoudou Doumbouya, médecin généraliste, et Thérèse Akapo, activiste et membre du club des jeunes filles leaders de Guinée, ont apporté des précisions sur la prévalence des MGF et leur impact sur la santé des filles et femmes.
L’humanité célèbre chaque année le 6 février la Journée mondiale de lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF). L’occasion est mise à profit pour sensibiliser, éduquer la population sur les méfaits de cette pratique qui perdure depuis de belles durées.
Thérèse Akapo, activiste, a expliqué le sens de cette journée. « Cette journée représente l’occasion pour les ONG qui œuvrent pour la défense de la jeunesse de réaffirmer leur engagement par rapport à la lutte contre le fléau. Et c’est cette opportunité pour nous qui sommes dans le combat, que ce soit le gouvernement, les communautés, les parents, et même les organisations de la société civile, de se donner les mains pour que ce combat puisse aboutir dans les années à venir. Cet engagement que nous avons ne doit pas se limiter uniquement à cette journée, mais que cela continue au cours de l’année pour que le combat puisse avoir un résultat assez significatif ».
A la question de savoir ce qui est fait sur le terrain pour que cette pratique cesse, Thérèse Akapo répond : « ce que nous faisons, c’est d’accompagner les victimes des mutilations génitales. Nous faisons des séances de sensibilisation de la communauté pour que les parents puissent être informés sur les conséquences liées aux mutilations génitales féminines. Nous estimons qu’une fois que les parents et la communauté sont sensibilisés, ils pourront prendre plus de précautions afin de ne pas toujours faire cette pratique qui est nuisible. En plus des sensibilisations, nous faisons des causeries éducatives dans le but d’apprendre aux jeunes filles leurs droits et mettre en lumière les conséquences des mutilations génitales. Parce que beaucoup de filles estiment que bien qu’en le faisant, j’ai mal, mais je vais accepter parce que c’est ma mère qui décide. Mais une fois qu’elles seront informées des conséquences des MGF, elles seront en mesure de défendre leurs droits », a-t-elle indiqué.
Le combat contre les MGF ne se limite pas qu’à Conakry, d’autant plus que la pratique est beaucoup plus élevée à l’intérieur du pays. « Nous sommes plus ou moins centrés à l’intérieur du pays pour que nous puissions toucher les filles qui n’ont pas la possibilité de se faire entendre à Conakry. Si je prends l’exemple de la ville de N’Zérékoré, il y a plusieurs antennes qui travaillent avec le programme, les brigades et les centres de santé habilités à fournir des rapports médicaux légaux », a laissé entendre Thérèse Akapo.
Pour sa part, Dr Mamoudou Doumbouya, médecin généraliste, a expliqué les conséquences néfastes des mutilations génitales féminines.