Dans cette 1ère partie de l’interview qu’il a accordée à un reporter d’Allureinfo.net, Boubacar Siddighi Diallo s’affiche comme un véritable soutien du président du CNRD, Général Mamadi Doumbouya. Le président du parti UMP (Union pour un Mouvement Populaire), menace de porter plainte contre le président de la Transition, si celui-ci n’était pas candidat à l’élection présidentielle. Lisez !
Allureinfo.net : On vous a récemment vu dans une mosquée avec le général Mamadi Doumbouya. Qu’est-ce qui a conduit à ce rapprochement avec le président de la Transition, alors que vous avez accompagné Alpha Condé aussi dans son projet de 3eme mandat ?
Boubacar Siddighi Diallo :
D’abord, le général Mamadi Doumbouya, c’est le président de tous les Guinéens. Il appartient à tous les Guinéens. Celui qui en fait son ami, il est l’ami de ce dernier. Celui qui le combat, alors il en fait son adversaire. Moi, j’ai vu une volonté en lui de changer les choses, de faire avancer une opinion, de réformer l’Etat. C’est ce que j’ai apprécié et épousé. Sinon, j’étais en droit de le combattre, en raison de l’intérêt que je pouvais avoir, ou que j’avais, à travers ma position à l’Assemblée Nationale. J’avais un mandat de 5 ans. J’étais vice-président de la commission des lois, et j’avais des avantages très élevés, qui m’ont été coupés par l’effet de l’arrivée de l’équipe du président Mamadi Doumbouya. Donc, si c’était juste pour moi et mon bien, j’étais en droit de le combattre. Mais lorsqu’il a dit qu’il venait faire la refondation du pays, trois jours après le coup d’Etat, il a invité toute la classe politique au Palais du peuple. J’ai été le seul et le premier à lui dire : « Monsieur le président, ces gens qui sont devant vous, ce sont eux qui ont trompé le Pr Alpha Condé, et qui l’ont diffamé après avoir signé des accords politiques avec lui. Et quand ils avaient leurs avantages, il y avait le calme dans le pays. Et quand leurs avantages étaient touchés, ils mettaient la pagaille. On a perdu 200 de nos frères dans des manifestations inutiles. Lorsque vous faites 700 manifestations en 11 ans, ça entraîne des destructions, de la tuerie, le recul de l’État, l’affaiblissement des pouvoirs publics. Et vous pensez que c’est ça l’expression réelle d’une démocratie. C’est que vous n’êtes qu’un terroriste. Donc aujourd’hui, si le président amorce une refondation, cela va dans le sens de notre idéal.
Allureinfo.net : Serez-vous candidat à la prochaine élection présidentielle ?
Boubacar Siddighi Diallo : Si l’actuel président de la République décide d’être candidat, je le soutiendrai à 200%, lorsque sa candidature ne viole aucune loi. Et à ce moment, je demanderai à mon parti de le soutenir. Je ne fondrai mon parti dans aucun autre parti, mais je soutiendrai fermement la candidature du président Mamadi Doumbouya, s’il est candidat. Même s’il n’a pas dit d’abord s’il sera candidat.
Allureinfo.net : Pourtant , il s’était engagé à ne pas être candidat, n’est-ce pas ?
Boubacar Siddighi Diallo : Mais, c’est sa décision personnelle. Il y a eu des leaders politiques qui avaient décidé de ne pas aller à l’élection présidentielle de 2020. Ils ont refusé d’aller aux élections législatives. Ils ont trompé certains acteurs politiques en allant à cette présidentielle.
Je me demande pourquoi la mémoire du Guinéen est courte. Pourquoi, quand c’est tel, c’est bon, quand c’est tel autre, c’est mauvais ? Si le président Mamadi Doumbouya a dit qu’il ne sera pas candidat, en ce moment, c’était dans l’optique de mettre tous les Guinéens autour de la dynamique de refondation.
Mais, il s’est rendu compte que tous ces politiciens-là, la quasi-totalité en tout cas, étaient des gens qui ne voulaient ni refonder ni travailler. Ils voulaient personnellement le pouvoir. Donc, ils ont trahi sa confiance. L’espoir qu’il avait en eux, afin de l’aider à travailler la Guinée, a été trahi par cette façon de faire et documentée dans des mémos dont ils sont signataires. Alors, s’ils décident de se présenter, mais c’est de bon droit. Vous savez, John Rawlings, ancien président du Ghana, avait fait une première fois un coup d’État. Il a fait les réformes rapidement, il a rendu le pouvoir aux civils. Mais, il était obligé de faire un deuxième coup d’État pour sauver son pays. Et après ça, il s’est installé, il a travaillé son pays. C’est lui-même qui a fait toutes les réformes qui ont été faites au Ghana. Aujourd’hui, si le Ghana est un modèle et une référence, c’est parce que l’armée a assumé sa responsabilité. Ce serait irresponsable de la part de l’armée de prendre ce pays, faire ce coup d’État, prendre ce pays pour organiser des élections et rendre le pouvoir à des civils corrompus. Ce serait irresponsable. Et s’ils le font, je vais porter plainte contre le président et son équipe, pour avoir mis le pays en danger pour rien du tout. Et je l’ai dit, et je l’ai même dit au président, et face à face.
Interview réalisée par Amadou Oury Barry
(A suivre !)