Que ce soit en haute banlieue, à Madina, principal centre de négoce, ou à Kaloum, cœur de l’administration guinéenne, chaque matin et parfois en soirée, des eaux usées, mêlées à des résidus tels que du gratin, de la tomate, du piment et du gombo, submergent certaines rues de la capitale guinéenne. Dans tous les quartiers de la ville, le constat est identique.
Nous nous trouvons ici à Sonfonia. Mamadou Lamarana Diallo, citoyen rencontré sur place, exprime son mécontentement : « Nous en souffrons énormément. Nos concitoyens, y compris nos sœurs et même mon épouse, déversent de l’eau sale chargée de déchets solides devant leurs domiciles. Durant ce mois de jeûne, il nous est difficile de nous rendre à la mosquée sans être contraints de marcher dans ces eaux, ce qui ternit l’image de notre capitale. La situation est pire dans nos marchés », a-t-il déploré.
À Koloma, Gbessia, Touguiwondy et Yimbaya, la même réalité est partagée. Conakry étant d’ailleurs une capitale en crise de stations d’épuration.
Fatoumata Cissé, résidente du quartier Dabondy, exprime son désarroi : « Nous endurons des souffrances liées aux eaux usées. Nos enfants jouent dans ces eaux, ce qui entraîne fréquemment des maladies. »
Partout à Conakry, qu’il s’agisse des quartiers de luxe ou des bas quartiers, le phénomène se pose en termes de défi pour la population et les autorités.
Amadou Diallo