L’affaire a tenu tout un quartier en haleine. Après plus de trois jours d’angoisse, Kadiatou Camara, 6 ans, a été retrouvée et ramenée à la maison par son père. Mais en lieu et place d’un soulagement général, c’est une colère qui s’est emparée des habitants de Simbaya École.
La disparition de la fillette avait été signalée la semaine dernière par ses parents, déclenchant une intense mobilisation. Dans les mosquées, les marchés et autres lieux de rassemblement, des appels à l’aide et des descriptions de l’enfant étaient relayés en boucle. Pendant trois jours, les habitants ont craint le pire, dans un contexte où les enlèvements d’enfants sont de plus en plus fréquents.
Contre toute attente, Kadiatou n’avait pas été enlevée par un inconnu. Selon plusieurs sources concordantes, la fillette aurait été cachée dans un autre quartier par la co-épouse de sa mère. Une version confirmée par la victime elle-même à notre reporter.
Cette révélation a mis le quartier en ébullition. Pour de nombreux habitants, ce n’était pas seulement une affaire familiale, mais un acte grave qui nécessitait une intervention des autorités. Malgré les tentatives du père pour faire gérer l’affaire en interne par un agent de la douane, le chef du quartier, Ibrahima Sory Condé, a refusé toute médiation privée.
Face à la pression populaire et aux exigences du chef du quartier, la gendarmerie Eco 18 est intervenue pour interpeller la mise en cause. Cette dernière a opposé une vive résistance, se présentant comme un « corps habillé ». Mais après plusieurs minutes de tensions, elle a finalement été embarquée.
Le père de Kadiatou, quant à lui, pourrait également être inquiété pour complicité, étant donné qu’il aurait tenté d’étouffer l’affaire.
Cet incident intervient dans un climat de méfiance généralisée, alors que les cas d’enlèvements d’enfants se multiplient ces dernières semaines. De nombreux habitants demandent des mesures plus strictes et une vigilance accrue face à ce phénomène inquiétant.
Ibrahima Sory Kandja Bangoura