Après plus de 4 heures de débats entre ministère public et avocats de la défense, c’est au tour du président du mouvement démocratique libéral (MODEL) de s’exprimer. Aliou Bah, répondant à la question de la présidente de la cour, déclare qu’il ne reconnaît pas les faits.
« J’ai été l’une des rares personnes à avoir été sollicitées pour intégrer la sphère de la transition, la gestion de la transition, bien avant la nomination même d’un Premier ministre. J’ai décliné. J’estimais que je suis un homme politique. Mon engagement et ma responsabilité, ce n’est pas de négocier des postes ou de faire des petits raccourcis. J’ai dit à qui de droit, ceux qui m’ont sollicité : Vous vous êtes engagés à organiser des élections. Organisez-les, je vais compétir. Je voudrais être élu par le peuple de Guinée pour exercer mes fonctions conformément aux dispositions légales. Je m’en tiens à ça, je le maintiens ».
Ensuite le patron du MoDeL enchaîne :
« Je sais que je ne suis pas le premier, et je ne suis pas le dernier, parce que je me suis engagé en politique justement pour contribuer à changer cette donne. J’estime que je ne méritais pas cela, mais si c’était un sacrifice à consentir pour que les Guinéens se sentent bien un jour, je ne le regrette pas, parce que je n’ai fait du tort à personne. Ces conditions, je les ai acceptées. Ainsi, j’ai été déféré à la maison centrale et inculpé. Lorsqu’il y a eu le procès, tout ce qui a été développé comme argument n’était pas de nature à prouver une quelconque offense, encore moins une diffamation vis-à-vis de qui que ce soit »
Pour clore Aliou Bah a tout simplement déclaré: « Je ne me reproche de rien, absolument de rien. Il n’y a aucune preuve qui dit que j’ai diffamé qui que ce soit. Et d’ailleurs, j’ai mal pour mon pays, parce que j’estime qu’après plus de 60 ans, on aurait dû nous épargner ce qui est en train de se passer. Je m’interroge : Quel type de société voulons-nous construire ? Une société où il y a une justice qui peut mettre en prison Aliou Bah, qui n’a jamais fait de mal à qui que ce soit ? » rappelle-t-il avant de s’adresser à la présidente de la cour : « Madame la Présidente, nous sommes au mois de ramadan pour les musulmans et en période de carême pour les chrétiens. Entre Dieu et moi, je ne regrette pas ce que j’ai fait jusque-là pour mon pays, et je pense que vous aussi, vous me rétablirez dans mes droits en me rendant ma liberté », a-t-il martelé
Amadou Diallo