L’audience de ce mercredi dans le procès en appel d’Aliou Bah, président du parti MODEL, vient de se terminer. Dès l’entame, le procureur général a interjeté appel et l’un des avocats d’Aliou Bah a soulevé une question de légitimité.
« On accuse notre client d’avoir injurié le président de la République, mais qui est président de la République ? Car à l’état actuel, nous avons un chef de l’État et non un président de la République. Je vais dire quelque chose ici et fuir à Mamou avant qu’on ne m’arrête, mais je vais le dire parce que nous sommes dans une salle Temis : nous n’avons pas un président de la République, mais un chef de l’État », a-t-il fait remarquer.
Ces propos ont immédiatement suscité la réplique du procureur général pour une deuxième fois. Fallou Doumbouya a justifié l’appel du parquet en estimant que la peine infligée en première instance était insuffisante, compte tenu de la gravité des faits reprochés à Aliou Bah, en ces termes : « L’offense au chef de l’État est une infraction grave. La sanction prononcée est bien en deçà du minimum légal », a déclaré le magistrat.
Répondant aux arguments de la défense sur l’absence d’un président de la République en Guinée, le procureur a renvoyé les avocats vers le procès-verbal n°001 du 16 septembre 2021 du CNRD, précisant : « Tout citoyen guinéen qui estime que le chef de l’État n’a pas la qualité de président de la République peut saisir la chambre administrative et constitutionnelle de la cour suprême. » a-t-il fait savoir.
Enfin, Aliou Bah a pris la parole : « J’ai été sollicité. J’ai été l’une des rares personnes à avoir été sollicité pour intégrer la sphère de la transition, la gestion de la transition, bien avant la nomination même d’un Premier ministre. J’ai décliné. J’ai estimé que je suis un homme politique. Mon engagement et ma responsabilité, ce n’est pas de négocier des postes. Moi, je suis resté constant. »
Après avoir écouté toutes les parties, la cour a décidé de renvoyer l’affaire au 9 avril avec la projection des vidéos incriminées.
Affaire à suivre sur allureinfo.net.
Amadou Diallo