Ces dernières semaines, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) aura été secouée par deux décisions prises par l’Etat guinéen. Il s’agit tout d’abord de la suspension de son congrès extraordinaire, décidée par le Tribunal de première instance de Dixinn. Une suspension motivée par le fait que la Direction nationale du parti et le camp du ministre des transports Ousmane Gaoual Diallo, exclu du parti, avaient tous deux décidé de tenir leurs congrès, séparément, au compte du même parti. Du coup, l’UFDG se voit aujourd’hui dans l’incapacité de renouveler ses structures dirigeantes.
C’est sur ces entrefaites, qu’a fuité une photo sur laquelle figurent, aux côtés du président Mamadi Doumbouya, entre autres cadres du parti, le trésorier Maladho Diallo, le coordinateur des fédérations de l’intérieur du pays, Cellou Baldé, ainsi que Diao Baldé, le 1er vice-président de l’ANAD, une coalition politique présidée par Cellou Dalein Diallo. Qui, sans tergiverser, a limogé les deux premiers de leurs fonctions respectives.
Comme si ces écueils ne suffisaient pas, c’est le tour du Ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui, au nom des résultats de l’évaluation des partis politiques menée depuis plusieurs mois, place ledit parti sous observation durant 45 jours. Si cette décision a évité à l’UFDG une suspension immédiate infligée à de grands partis comme le RPG arc-en-ciel et l’UFR, le parti de Cellou Dalein Diallo est, lui, contraint de tenir son congrès sous ce délais couperet, au risque de subir le même sort. Après des velléités de passer outre la décision du tribunal de Dixinn, le parti a dû annoncer le report sine die de son congrès.
C’est dans ce contexte suffoquant que le président du principal parti d’opposition à la junte militaire (CNRD), a, cette fois-ci, été pris pour cible par des responsables de structures à la base de l’UFDG. Ainsi, jeudi dernier, l’opinion découvre un mémorandum ayant certes fuité, mais dans lequel 14 secrétaires fédéraux du parti relevant de la Haute Guinée et de la Guinée Forestière, demandent à Cellou Dalein Diallo, en exil depuis près quatre (4) ans, de céder le leadership de l’UFDG. Pour se contenter, disent-ils, du poste de président d’honneur du parti. Cette démarche explosive qui aura tenu en haleine l’opinion publique, a fini par entraîner le limogeage par Cellou Dalein Diallo du directeur de la communication du parti, Joachim Baba Millimouno, qui a d’ailleurs assumé avoir contribué à la rédaction du fameux mémorandum. Tout en défendant dans une interview accordée à Allureinfo.net, le bien-fondé de la démarche de ces fédéraux. La plupart de ces responsables ont d’ailleurs fini par se rétracter à travers des lettres d’excuses adressées à Cellou Dalein Diallo.
Autant d’évènements qui confortent le constat selon lequel, les déboires de l’UFDG sont loin d’avoir connu leur épilogue. Des évènements qui font planer des jours pénibles, voire sombres pour un parti, certes solidement ancré dans les cœurs de ses nombreux militants, mais balloté de toutes parts. Etant étendu, bien évidemment que son sort se trouve aggravé par l’absence prolongée de son leader.
Alors, peut-on dire que l’UFDG est aujourd’hui à la croisée des chemins, au point d’être au bord de l’explosion ?
La question est posée. Et le débat est plus que jamais ouvert.