Les lampadaires solaires, autrefois acclamés, sont désormais pour la plupart éteints sur les principales artères de la commune urbaine de Mamou. Le retour de l’obscurité sur ces voies, naguère éclairées, est une réalité implacable. Ce qui reste de l’éclairage public provient de quelques poteaux électriques souvent trop distants les uns des autres.
De Pétel à Almamiyah, de Horé Fello au centre-ville, du Gouvernorat à la gendarmerie, sans compter le quartier Poudrière et la zone de l’hôpital régional, le constat est le même : la quasi-totalité des lampadaires solaires sont hors service. Pourtant, Mamou, étant une ville carrefour, avait accueilli ces lampadaires solaires avec soulagement.
Dans un café situé face à une station-service bondée de clients, notre reporter en séjour à Mamou a lancé le débat sur la problématique de ces lampadaires éteints. Dans un brouhaha total, chacun veut vider sa colère aussi noire que son café à 2000 gnf.
« Vous êtes étranger ici. Sinon, c’est une vieille histoire, remontant aux années 2020. J’étais heureux de l’arrivée des lampadaires. À Tambassa, les femmes pouvaient vendre tranquillement, les enfants révisaient la nuit, mais aujourd’hui, dans ce quartier, aucun lampadaire ne fonctionne, je dis bien aucun… », fulmine Ibrahima Sory Keita, une cigarette à la main, les yeux rouges de nervosité.
Soudain, un autre client lui arrache la parole : « Il faut dire qu’à l’arrivée de ces lampadaires, tout Mamou était ravi. La population veillait plus sereinement, mais après un certain temps, on constate que beaucoup de ces lampadaires ne fonctionnent plus. Le problème vient du manque d’entretien. C’est le soleil qui alimente ces lampadaires. Mais, s’il n’y a pas d’entretien, de nettoyage, comment ils peuvent fonctionner ? Ce n’est pas magique, c’est technique et constant. Moi, je suis réparateur de radios », glisse Moriba.
Et voilà qu’un gendarme, béret à l’épaulette gauche, tape sur la table avec énergie, avant de répliquer : « Écoutez, vous aimez trop accuser l’État. Moi, je suis à ma 5e année de service ici. Vous, les jeunes, vous avez fini par voler les batteries de ces lampadaires. Pourquoi accuser toujours les autorités ? Le comportement de vos enfants est aussi une conséquence de cette situation. Il y a des quartiers, comme Boulbinet et Kilomètre 7, où vous trouvez des lampadaires sans batteries. Il faut qu’il y ait une équipe de suivi sur le terrain. Ce n’est pas une question de vouloir être chef de secteur, mais de pouvoir l’être », suggère cet homme en uniforme.
Amadou Diallo
Pour Allureinfo.net, depuis Mamou