Le procès en appel d’Aliou Bah, président du mouvement démocratique libéral (Model), se poursuit ce mercredi 9 avril 2025, à la cour d’appel de Conakry dans une atmosphère tendue. Condamné en première instance pour diffamations et offense au président de la transition, Mamadi Doumbouya, l’homme politique voit son procès prendre une tournure particulière avec une nouvelle requête du ministère public.
Dès l’ouverture de l’audience, le ministère public a demandé à la cour de rabattre le délibéré, prévu pour trancher sur la question de la médiatisation du procès, afin de formuler de nouvelles requêtes. Le procureur général près la cour d’appel de Conakry, Fallou Doumbouya, a ainsi sollicité la tenue du procès à huis clos et la suspension de toute couverture médiatique.
Selon le magistrat, cette mesure s’impose pour préserver la sérénité des débats. Il a notamment évoqué des propos relayés sur les réseaux sociaux, qu’il estime déformés par rapport à ceux tenus lors de la dernière audience. Il accuse également certains avocats de la défense d’avoir tenu des propos jugés diffamatoires à l’encontre du parquet.
Des accusations que la défense a vigoureusement réfutées. « À aucun moment, la défense n’a tenu de propos diffamatoires à l’endroit d’un membre du ministère public », a réagi maître Pépé Antoine Lamah, avocat d’Aliou Bah.
Selon lui, cette nouvelle requête est une tentative d’entrave au bon déroulement du procès. « C’est une demande de trop », a-t-il dénoncé, regrettant une volonté manifeste de retarder la procédure.
Face à cette divergence, la cour a finalement décidé de rabattre le délibéré et de suspendre l’audience en attendant de statuer sur les demandes formulées par le ministère public.
Aboubacar Sidiki Camara