Malgré l’affichage clair des tarifs dans la salle d’accueil du Centre de santé de Lambagni, certaines patientes expriment leur mécontentement face à des pratiques qu’elles jugent incohérentes et injustifiées.
Un tableau affiché dans cette grande salle où des patients attendent sur des bancs, indique que des services essentiels, tels que la vaccination, l’accouchement et le test de dépistage rapide du paludisme (TDR) sont gratuits. D’autres prestations, comme le test de grossesse et le carnet de soins, sont respectivement facturés à 10.000 et 2.000 francs guinéens.
Cependant, des témoignages recueillis sur place le jeudi, 10 avril, révèlent un profond malaise.
« Je ne comprends pas pourquoi tout est cher ici, alors qu’on nous dit que la plupart des services sont gratuits », peste D. Sow, une jeune mère, visiblement exaspérée. Elle n’a pas souhaité poursuivre l’entretien, s’agaçant de notre question sur le non-respect des tarifs ainsi affichés.
Sa colère est partagée par une autre patiente rencontrée à la sortie de sa consultation, confirmant ainsi le fait que tout était facturé, malgré la gratuité officiellement proclamée de certaines prestations.
En quête d’explications, notre reporter s’est rendu dans les bureaux de certains responsables du ce Centre de santé. Une infirmière a orienté notre journaliste vers un bureau situé au fond d’un couloir occupé par des patients en attente, entre causeries et pleurs d’enfants.
Informée du motif de la présence du reporter, la suppléante du moment, une certaine Dr Sylla, s’est dite au regret de ne pas pouvoir s’exprimer, sans l’autorisation de la cheffe dudit centre, Dr Touré, annoncée être en formation ce jour.
Contactée par téléphone, ce vendredi, 11 avril, cette dernière a assuré que : « Toutes les dispositions sont prises pour le respect strict des tarifications ». Elle précise que tout agent réclamant de l’argent pour un service censé être gratuit, sera contraint de restituer la somme au patient et fera l’objet de sanctions.
Dr Touré a invité les patients à se présenter directement à son bureau en cas d’abus, mais n’a pas souhaité en dire plus, entre autres, sur les sanctions encourues par les soignants fautifs. Et soudain, elle s’est rappelée qu’elle devait d’abord se ‘’référer’’ avant de répondre à nos questions. Mettant ainsi fin à notre échange téléphonique.
Autant dire que des efforts restent à faire, avant de pouvoir faire respecter la gratuité de certaines prestations dans nos structures de santé. Au-delà de la césarienne dont la gratuité dans l’écrasante majorité des structures hospitalières du pays n’est qu’une grosse chimère.
Aboubacar Sidiki Camara