En Guinée, l’accès aux soins de santé, reste un défi majeur pour une bonne partie de la population . Si l’Etat a fourni assez d’efforts dans la construction des infrastructures sanitaires ces dernières années, la question de la tarification des soins soulève des inquiétudes.
En effet, le manque de contrôle strict sur les ces tarifs officiels souvent affichés dans les enceintes hospitalières, laisse libre cours à chaque structure sanitaire et à chacun personnel soignant, de fixer ses tarifs parallèle de façon fantaisiste. Et généralement, à la tête du patient.
C’est le cas au Centre médical de Ratoma (CMC). Pourtant dans cet établissement sanitaire de proximité, le patient qui arrive se retrouve ‘’nez à nez’’ avec cette grosse plaque indiquant, le tarif de prestation de chaque acte médical et médico-technique. De la consultation à l’hospitalisation, en passant par la chirurgie, les soins dentaires, la radiographie et l’échographie, tous les prix de ces prestations sont clairement indiqués pour guider le patient et son accompagnateur. Malheureusement, dans la pratique, la réalité est toute autre. Des médecins et aide-soignants font fi de cette mesure du ministère de la santé et de l’hygiène publique.
Adama Camara, une mère de famille, dit débourser 350 mille francs guinéens pour procéder à l’opération de son garçon âgé de 12 ans, qui souffre d’une hernie. Alors que le prix appliqué pour cette petite chirurgie est de 200 mille francs.
« C’est vous qui m’apprenez que le prix officiel pour cette opération est de 200 mille. Je suis analphabète et je ne sais pas lire ces prix indiqués ici. La dame qui m’a reçue, m’a fait savoir que le prix pour cette opération est de 350 mille. J’ai donc payé pour débarrasser mon fils de sa souffrance », confie Saidatou Baldé, qui menace de porter plainte contre l’agent chez les responsables dudit centre.
Dans le souci de vérifier cette information, nous avons tenté d’avoir la version des faits du responsable adjoint des ressources humaines de Centre médical, que nous venions de rencontrer dans la cour dudit centre, ce dimanche 6 avril dernier. Celui-ci nous redirige plutôt vers le ministère de la santé qui, selon lui, est le seul habilité à autoriser un responsable dudit centre à se prêter aux questions des journalistes.
D’autres patients qui ont requis l’anonymat, dénoncent aussi l’attitude du personnel du centre. Selon eux, ils profitent souvent des cas urgents pour surfacturer leurs patients. « Je suis venu ici pour des soins dentaires. J’ai payé plus 380 mille, alors que le prix officiel est de 150 mille », s’offusque de son côté H. Magassouba. Qui invite ainsi le ministre de la santé à faire des visites inopinées dans ces centres pour mettre le grappin sur des médecins véreux.
D’autres patients, dénoncent aussi, le manque de professionnalisme de plusieurs agents dans ces structures de santé. Qui, selon eux, manquent de considération vis-à-vis des malades qui arrivent dans les hôpitaux.
Des activistes de la société civile qui œuvrent dans le domaine de la santé rappellent que, cette tarification opaque et souvent excessive dans les hôpitaux publics, conduit à un renoncement aux soins de la part de certains citoyens. Nombre de Guinéens se tournent vers la médecine traditionnelle ou les structures informelles pour se soigner. A cause, dit-on, des tarifs appliqués dans les structures sanitaires publiques
AOB