Lundi 7 avril dernier, des citoyens de Sampiliya dans la commune de Sanoyah ont été surpris, et finalement apeurés de constater des fissures par endroit sur la terre, sur les murs des maisons et sur les clôtures. Un constat devenu très préoccupant, et même inquiétant pour les habitants de ce quartier de Conakry. Depuis cette découverte, la peur hante les esprits.
Une nuit cauchemardesque !
Du coup, les habitants appellent le gouvernement à l’aide afin de prévenir le pire.
Alpha Oumar Barry, explique d’où est partie cette psychose. « Entre 2h et 3h du matin, le lundi 7 avril, nous avons entendu des explosions et nous avons sursauté. Certains se sont levés et d’autres ont continué à dormir. Le matin, nous avons constaté qu’il était très difficile d’ouvrir nos portes, et surtout le portail.
Les murs étaient fissurés, la terre aussi. Chaque jour, les fissures s’élargissent. Les maisons, la terre, les murs sont fortement fissurés, les carreaux ont sauté », décrit M. Barry, visiblement groggy.
D’où cet appel pressant lancé aux autorités guinéennes : « Nous demandons de l’aide à Dieu, au gouvernement et aux personnes de bonne volonté. Ils doivent nous aider à connaître les causes de ces fissures et à trouver des solutions. Certains ont vécu de nombreuses années ici », relate-t-il.
Avant de poursuivre en ces termes : « Certains voisins ont commencé à faire sortir les meubles de leur maison. Nous demandons l’aide à toutes les personnes qui peuvent faire quelque chose. Avant qu’il y ait mort d’hommes, nous demandons au gouvernement de l’aide. Ils ont des appareils qui peuvent nous situer sur ce phénomène. C’est à eux de nous dire, si on peut continuer à vivre ici, ou si on soit partir.
Que Dieu nous aide », implore Alpha Oumar Barry, très préoccupé par ce qui leur arrive.
Dormir chez les voisins ou à la belle étoile…
Rayanatou, très traumatisée par ce qui se passe, nous a fait savoir que les dégâts sont si considérables qu’elle est obligée de passer la nuit ailleurs.
«C’est une fissure terrestre qui nous constatons ici, à Sanoyah. Beaucoup de maisons sont impactées. Mais c’est plus grave chez nous. On ne connaît pas la cause. Nous sommes-là, la peur au ventre. Nous souffrons. Personne n’ose passer la nuit actuellement dans la maison. Nous dormons chez les voisins. Je suis là, je fais la cuisine, mais j’ai vraiment peur. Les secousses fissurent les maisons et les murs », confirme-t-il.
Aissatou Diallo qui a également sa maison très endommagée par les secousses, raconte son quotidien devenu très difficile. « Nous sommes inquiets depuis près d’une semaine. J’avais fait mes ablutions, j’ai prié, au moment de terminer, j’ai entendu les carreaux sauter. Je ne suis pas la seule concernée, il y a une vingtaine de maisons impactées. Mais les plus touchées sont au nombre de trois. Vous-même, vous avez fait le constat. Nous avons peur de l’état de la maison. Mais aussi pour les maisons du voisinage, parce que les fissures gagnent du terrain. La tournure que prennent les dégâts est vraiment inquiétante. Les fissures sont de plus en plus grandes », explique-t-elle.
« Chez moi, les fissures ont commencé le matin. De l’autre côté, les fissures ont commencé le matin. Puisque les portes et le portail ne se referment pas, nous sommes dehors, nous observons. Toute la nuit, nous restons dehors, nous ne dormons pas. Nous demandons de l’aide au gouvernement. On veut connaître les causes des fissures », enchaine-t-elle.
Des maison à démolir…
Elle qui semble avoir tout perdu. « Nous ne comptons plus sur notre maison, il faut la démolir et la reconstruire. Si nous sommes encore-là, c’est parce que nous sommes en saison sèche, mais si c’était l’hivernage, nous serions déjà partis. Nous passons la nuit à la véranda, et nous veillons sur nos objets, en attendant», nous a confié, cette habitante des lieux.
Plusieurs localités de la haute banlieue de Conakry avaient connu de par le passé des cas similaires. Des maisons avaient été très touchées par des fissures, à travers les murs des maisons et les sols fortement impactés. Les habitants de Sampiliya espèrent que le gouvernement, à travers des experts des phénomènes sismiques, apporteront des réponses aux nombreuses questions qu’ils se posent en ce moment.
Mohamed Béné Barry