Après plus de deux ans de suspension officielle des activités des partis politiques, les autorités de la transition ont fini par la lever, à travers une décision du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Une décision faisant suite à l’annonce faite par le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, lors de son adresse à la Nation, le 31 décembre 2024.
Pendant cette période, les partis politiques, notamment opposés à la gestion du CNRD, la junte militaire guinéenne, ont dû se contenter de leurs sièges pour toute activité ou manifestation. Une interdiction qui aura donc confiné ces partis politiques à l’animation de leurs assemblées générales hebdomadaires. L’arme des manifestations de rue que ces formations politiques maniaient à souhait sous Alpha Condé, et même au début du magistère du CNRD, s’est d’ailleurs complètement tue. C’est à se demander d’ailleurs si un seul de ces partis, y pense encore. A plus forte raison, si un seul a jusque-là entamé une démarche à l’effet d’organiser une manifestation de rue.
Pour l’heure, l’UFDG (sous observation pendant 45 jours), ainsi que le RPG arc-en-ciel et l’UFR, suspendus pour une durée de six mois, ne pensent visiblement qu’à leurs sorts respectifs. Sans la tenue de son congrès, objet de suspension judiciaire, dans les clous de ce délai accordé par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, l’UFDG risque le même sort que les deux autres partis passés à la trappe du MATD.
Par ailleurs, très à la pointe des manifestations de rue co-organisées avec ces partis politiques, le FNDC d’abord dissous, est aujourd’hui pratiquement décapité depuis l’enlèvement de Foniké Mengué et Bilo Bah. Les autres ténors de ce front, Sékou Koundouno et Ibrahim Diallo, étant en exil.
Autant dire que les principales entités sociopolitiques, qui auraient pu exploiter la levée de l’interdiction des manifestations politiques, sont plus préoccupées, tantôt par leur survie, tantôt par le souci de savoir ce que sont devenus leurs responsables après une longue période sans avoir eu de leurs nouvelles.
Autant dire que malgré la levée du holà sur des activités et autres manifestations politiques, le CNRD a réussi à enrayer la menace que représentaient les manifestations de rue pour le pouvoir de transition en Guinée.
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