Selon l’article 1er aliéna 2 du protocole additionnel de la CEDEAO sur la démocratie et de la bonne gouvernance du 21 décembre 2001. « L’armée est apolitique et soumise à l’autorité politique régulièrement établie ; tout militaire en activité ne peut prétendre à un mandat politique électif ».
Avec l’allure de la situation sociopolitique de notre, il est important de rappeler au Président de la transition et à ses soutiens, que la République de Guinée est un État membre de la CEDEAO et que les traités et conventions ratifiés et qui ont été dûment reconduit dans la charte de la transition s’imposent comme loi.
D’aucun diront certainement par ignorance, que la CEDEAO n’a aucune leçon à donner à la Guinée comme ils en ont l’habitude. Mais disons-nous clairement que la CEDEAO existe toujours quelle que soit la situation périlleuse qu’elle traverse.
Alors, quelle est l’interprétation réelle de cet alinéa ?
Premièrement, cet article nous dit clairement que l’armée en tant qu’institution, ne doit en aucun cas se mêler de la politique et doit être soumise à l’autorité régulièrement établie. Autrement dit, l’armée doit garder sa posture de neutralité dans le jeu politique tout en s’occupant de son rôle essentiel qui est la défense et la sauvegarde de l’intégrité territoriale.
Deuxièmement, le militaire en activité ne peut prétendre à un mandat électif. Ce qui signifie littéralement qu’un militaire régulièrement enrôlé au sein des forces armées ne peut être candidat à aucune élection dans l’espace CEDEAO.
Dans le contexte actuel de notre pays, il est important de constater que plusieurs personnalités militaires violent systématiquement ce principe sacrosaint, soit par ignorance ou par exprès, en se lançant sans visage couvert en dans la politique.
Ainsi, au lieu de se concentrer sur le rôle régalien qui leur est dévolu, ils se mettent aujourd’hui dans des manœuvres politiques en violation flagrante des lois nationales internationales qui régissent le fonctionnement de l’armée.
En ce qui concerne la candidature éventuelle du président transition, il est judicieux de lui rappeler qu’au regard de cet article, il ne peut se porter candidat à aucune élection en République en étant militaire et président du CNRD.
Par contre, s’il souhaite vraiment se porter candidat en tant que citoyen libre, il faut obligatoirement qu’il respecte les exigences suivantes :
1- Démissionner au sein des forces armées ;
2- Démissionner de son poste de président du CNRD ;
3- Constituer son parti politique au regard de la charte des parti politiques.
A cet égard, nous avons d’ailleurs une jurisprudence qui est évocatrice et illustrative en la matière. Il nous souviendra qu’à l’époque du CNDD, le président Moussa Dadis, pour avait pris l’initiative d’ôter la tenue militaire, dans l’intention de se présenter à l’élection présidentielle qui était à venir.
C’est pourquoi et pour terminer, j’interpelle vivement le président de la transition et ses soutiens, de respecter l’esprit de ce texte, en vue de garantir le principe d’égalité entre les futurs candidats, la transparence dans le processus électoral et de neutralité de l’organe en charge d’organiser les futures élections.
KOÏVOGUI DÖBÖ
Secrétaire politique de l’UDG