Il y a encore deux ans, les principales artères de Conakry offraient un spectacle lumineux remarquable dès la tombée de la nuit. Grâce à un réseau de lampadaires flambant neufs installés par les autorités, la capitale guinéenne s’était dotée d’un nouveau visage nocturne, moderne et sécurisé.
Mieux encore, durant les fêtes de fin d’année, ces installations servaient de support à des jeux de lumière qui embellissaient davantage la ville.
Mais ce décor enchanteur semble aujourd’hui n’être qu’un souvenir. Depuis le premier trimestre de l’année 2025, plusieurs dizaines de poteaux lumineux ont été détruits, cassés ou arrachés, principalement à la suite d’accidents impliquant des poids lourds. Ces camions, souvent en perte de contrôle, n’hésitent pas à foncer sur les trottoirs ou les terre-pleins centraux, causant des dégâts considérables.
De longs tronçons des principales routes de la capitale replongent ainsi progressivement dans l’obscurité, rappelant les conditions d’éclairage d’il y a cinq ans. Une régression visible et inquiétante pour les citoyens et les usagers nocturnes.
Selon des sources sécuritaires, les entreprises propriétaires des véhicules impliqués sont généralement dirigées vers leurs compagnies d’assurance. Dans la majorité des cas, les dommages causés aux infrastructures sont remboursés aux entités en charge de la gestion des lampadaires.
Toutefois, pour les véhicules non assurés, les autorités procèdent à la rétention des engins jusqu’à la réparation ou le remboursement intégral des dégâts.
À l’origine, les mesures prises par les autorités étaient pourtant simples et dissuasives : tout lampadaire detruit par un véhicule devait être réparé aux frais du propriétaire avant toute restitution. Une politique claire, aujourd’hui mise de côté au profit d’arrangements à l’issue floue.
En attendant, les automobilistes et piétons doivent désormais composer avec des zones entières redevenues sombres et dangereuses, dans l’espoir que les pouvoirs publics réagissent rapidement pour restaurer l’éclat perdu de la capitale.
Ibrahima Sory Kandja Bangoura