Les premières pluies tombées dans la nuit de ce samedi à Dimanche 20 avril, ont défiguré la ville de Conakry. Les ordures longtemps logés dans les caniveaux, ont envahi les chaussées de la capitale. De quoi imposer de nouvelles mesures dans la gestion des déchets.
Dans la mairie de Matoto par exemple, Moussa Diallo, président de la délégation spéciale, a détaillé ce lundi 21 avril 2025, les nouvelles mesures prises pour lutter contre l’insalubrité qui gangrène la commune. Entre sensibilisation, sanctions et actions concrètes, la mairie entend reprendre le contrôle de l’espace public.
Dans une interview accordée a notre rédaction, Moussa Diallo a signifié que c’est à la suite d’un entretien à la primature que des décisions fermes ont été arrêtées pour assainir la commune de Matoto, l’une des plus grandes communes de Conakry. Au cœur de ces mesures, l’élimination progressive des PAV (Points d’Appui Volontaire), ces poubelles situées le long de l’autoroute et censées recevoir uniquement des ordures légères de passage.
‘’Ces poubelles ont été détournées de leur usage initial. Les citoyens y déposent désormais des ordures ménagères, et lorsqu’elles sont pleines, ils entassent les déchets au sol’’, regrette Moussa Diallo, déplorant une situation devenue incontrôlable. Résultat, l’image de la capitale en pâtit, et les conditions de vie se dégradent.
Face à ce constat alarmant, la mairie a entamé une vaste campagne de sensibilisation porte-à-porte sur les axes concernés. ‘’Avec les PME partenaires, nous distribuons gratuitement des poubelles aux ménages et incitons fortement à l’abonnement, désormais obligatoire pour tous’’, explique le président de la délégation spéciale de la commune de Matoto. Une stratégie qui combine pédagogie et pression, après une phase de sensibilisation jugée peu efficace.
‘’Maintenant, nous passons à la sanction. Il faut que chacun prenne ses responsabilités’’, tranche-t-il.
Autre phénomène dénoncé, les dépôts sauvages dans les caniveaux, souvent opérés en pleine nuit. ‘’Certains attendent deux heures du matin pour déverser des ordures ou même connecter leurs toilettes aux caniveaux. C’est inacceptable ! », s’indigne le maire, qui assure patrouiller lui-même à des heures tardives pour surprendre les contrevenants.
Pour enrayer ces pratiques, des comités de veille ont été mis en place dans certains quartiers. L’objectif est clair, traquer les pollueurs nocturnes et préserver les infrastructures d’évacuation des eaux, vitales en période de pluies.
‘’On n’a pas besoin de dire à un chef de famille de garder sa concession propre‘’, insiste Moussa Diallo. Pour lui, la salubrité devrait être un réflexe citoyen, au-delà des lois et des contrôles.
Avec ces nouvelles mesures, la commune de Matoto veut faire figure d’exemple dans la bataille pour un environnement plus sain. Reste à savoir si la population répondra à l’appel de son maire devenu, selon ses mots, « le shérif de la ville ».
Aboubacar Sidiki Camara