Le président de l’UFDG dont le parti se trouve sur une corde raide, après avoir été placé sous surveillance par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), ne semble pas prêt à baisser les armes. En témoignent ses propositions tenues ce week-end, sur la mobilisation des populations à travers le pays en faveur du CNRD.
« Si le CNRD veut démontrer qu’il est majoritaire, qu’il se mesure aux partis politiques en leur laissant la liberté d’organiser leurs manifestations », at-il martelé dans une déclaration rendue publique, le samedi 26 avril.
En exil depuis trois ans, et pendant que l’épée de Damoclès plane sur l’UFDG, qui pourrait connaître le même genre que le RPG arc-en-ciel et l’UFR, suspendus pour une durée de six mois, l’ancien Premier Ministre n’en a apparemment guéri. Plusieurs de ses cadres importants et collaborateurs les plus proches, ont également quitté le navire UFDG. Mais, Cellou Dalein Diallo n’y est pas allé du dos de la cuillère pour répondre à leur »trahison ». Il a immédiatement nommé leurs remplaçants. Tentant ainsi de montrer que ces départs ne sont qu’un épiphénomène, qui ne devrait nullement ébranler cette formation politique qui est présentée comme le principal parti d’opposition au CNRD.
Une posture radicale du président de l’UFDG face à la junte que certains ne comprennent pas, à quelques jours de la fin du délai de 45 jours accordé à son parti pour tenir son congrès, et éviter ainsi la sulfateuse du MATD. Un sursis qui est contrarié par la suspension du congrès du parti par une décision du TPI de Kaloum, qui n’entend pas se prononcer sur le litige entre l’UFDG et le CERAG d’Ousmane Gaoual, avant le 9 mai prochain.
Portant l’estocade dans sa déclaration contre le CNRD, Cellou Dalein Diallo, assène : « S’il estime avoir le peuple avec lui, il n’a pas besoin d’utiliser l’intimidation et la corruption pour faire venir massivement des gens de Conakry afin de remplir les rues et les places publiques des capitales régionales ». Une salve tirée contre la junte guinéenne, le jour même de la »Marche la paix » qui a mobilisé des milliers de personnes à Mamou, au nom d’un soutien aux acquis du Général Mamadi Doumbouya.
A l’évidence, Cellou Dalein Diallo que l’on croit affaibli, tant par son absence prolongée du pays que par les secousses traversant son parti, semble vouloir résister jusqu’au bout.
Alors, cette attitude frontale du président de l’UFDG, qui pourrait lui coûter cher, la jugez-vous préjudiciable à l’avenir de son parti ? La question turlupine, et suscite le débat chez moult observateurs de la scène politique nationale. Un débat qui reste ouvert, vu la fin imminente du sursis décidée par le MATD. Qu’en dites-vous ?