La construction de la route Labé-Mali, essentielle pour le Foutah, démarrera prochainement. C’est du moins la promesse faite par l’inspection qui a vu les préparatifs par l’AGEROUTE et la BID. Les entreprises impliquées auraient déjà bien avancé dans l’installation de leurs bases et infrastructures, et les autorités encouragent une accélération des travaux pour respecter les délais contractuels.
Cette route revêt une importance économique capitale pour plusieurs raisons. Tant pour la Guinée que pour la sous-région ouest-africaine dans son ensemble.
Du renforcement de l’intégration régionale :
Cette route permettra de relier la Guinée, le Sénégal et le Mali, trois pays voisins, améliorant ainsi l’intégration économique sous-régionale. En favorisant les échanges commerciaux mais aussi la circulation des personnes et des biens entre ces différents pays. La route pourra également permettre un meilleur accès aux marchés locaux et régionaux, en réduisant le coût du transport. Aussi, elle contribuera à une meilleure distribution des produits de consommation. D’où la stimulation de l’activité économique dans ces zones frontalières.
De même, cette route, traversant les zones rurales des préfectures de Labé et de Mali, où l’agriculture est une activité clé, facilitera l’accès aux marchés pour les producteurs agricoles. Les produits agricoles locaux, tels que le riz, le mil, le coton, et les fruits, pourront être transportés plus facilement vers les grandes villes de l’intérieur et de l’extérieur du pays.
Du développement du secteur du tourisme :
La région administrative de Labé, avec son paysage naturel et son potentiel touristique, pourrait bénéficier d’une augmentation du nombre de visiteurs. Cela inclut notamment les sites culturels, naturels et historiques des zones traversées par la route. Une meilleure accessibilité pourrait ouvrir la voie à l’expansion du secteur du tourisme.
Dans le même sillage, le développement touristique local pourra conduire à la création d’emplois dans l’hôtellerie, l’artisanat, les transports et les services liés au tourisme. Tout ceci est propice pour stimuler les Petites et Moyennes Entreprises (PME) locales liées à l’accueil des touristes.
De l’accroissement de l’investissement et du développement local :
L’amélioration de l’infrastructure routière est un facteur clé pour attirer des investissements dans divers secteurs économiques, y compris l’agriculture et le commerce.
Avec une route moderne, un transport plus rapide et plus fiable, tous des facteurs favorables à l’efficacité des chaînes d’approvisionnement plus efficaces (zones rurales vers les zones urbaines), permettant aux entreprises de mieux gérer leurs stocks et leurs coûts logistiques et enfin d’assurer la sécurité alimentaire de la région.
Bref, l’amélioration de l’infrastructure routière facilitera également l’accès des populations rurales aux services de santé, d’éducation et autres services sociaux, ce qui améliorerait de facto les conditions de vie des habitants.
Des effets sur l’emploi et le développement des infrastructures :
La construction de la route elle-même nécessitera la mobilisation de nombreux travailleurs, d’entretien des routes, de gestion logistique, etc., ce qui générera un nombre considérable d’emplois temporaires dans les localités concernées.
Le développement d’une telle infrastructure routière entraînera probablement des investissements dans d’autres domaines, comme l’électricité et l’eau potable, créant ainsi un environnement favorable à un développement économique plus large.
Conclusion :
La route Labé-Mali- qui sera étendue jusqu’à Kédougou au Sénégal plus tard – représentera un projet stratégique pour le développement économique régional. Non seulement elle améliore la connectivité entre les régions guinéennes, sénégalaises et maliennes, mais elle favorisera les échanges commerciaux, le développement du tourisme et la création d’emplois. En facilitant la circulation des biens, des services et des personnes, cette infrastructure renforcera les relations économiques entre les pays de la sous-région, contribuant du coup à une meilleure stabilité économique et à la croissance durable de la région.
Safayiou DIALLO, économiste.