Au mois de décembre 2024, le parquet général près la Cour d’appel de Conakry a entamé une opération de démantèlement des zones dites ‘’criminogènes’’ dans le Grand Conakry. Cette opération, qui touche toutes les communes de la capitale, a été interrompue en février dernier. En visite de terrain au marché Yataya Plateau, ce mardi 29 avril, où les machines pelleteuses rasent tout sur leur passage dans le cadre, dit-on, de la lutte contre le banditisme, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry est revenu sur le retour des pelleteuses sur le terrain.
« Cette opération s’est poursuivie jusqu’au mois de février. Elle a été interrompue au mois de mars, et elle recommence aujourd’hui, pour la simple raison que ces deux mois ont coïncidé avec le carême chrétien et le ramadan musulman. Cette opération va continuer, comme nous l’avions annoncé au départ. C’est une opération qui va être pérenne. Et ceux qui ne sont pas prêts, je l’ai toujours dit, c’est le bon moment de démissionner. »
Entouré par les autorités locales de la commune de Sonfonia et des agents des forces de l’ordre qui appuient les pelleteuses, le procureur général Fallou Doumbouya a énuméré les causes de cette opération : « Actuellement, si vous constatez, certaines zones de Conakry sont gangrenées par un fléau qui touche la société guinéenne. Ce fléau est lié à la prostitution à Conakry. Ce que nous déplorons souvent, c’est que cette prostitution se fait au vu et au su des responsables territoriaux : les chefs de secteur, les chefs de quartier, ainsi que les administrateurs des marchés, qui ont une mission de police administrative. On m’a dit que cela relève de la prévention par la police administrative. Si ces autorités travaillaient en amont, franchement, la police judiciaire pourrait se reposer. Nous invitons les responsables territoriaux à agir en amont, afin que nous puissions mettre fin à ce fléau qui gangrène actuellement la société guinéenne. Quand je parle de fléau, je parle aussi de la consommation de drogue et de la prostitution », a-t-il insisté.
Avant de terminer, il a lancé un appel à toute la chaîne de commandement : « C’est vrai, on dirait que l’insécurité est un problème sociétal. Mais nous devons prendre conscience que nous avons une mission commune, qui consiste à lutter contre ce fléau qui gangrène notre société. Nous, en tout cas, de la chaîne pénale. Quand je parle de la chaîne pénale, je fais allusion aux officiers de police judiciaire, aux parquetiers d’instance, et au parquet général de la Cour d’appel, nous avons une volonté inébranlable, un engagement ferme à mettre fin à ce fléau. » A conclu Fallu Doumbouya.
Amadou Diallo