Dans un contexte de plus en plus tendu, l’union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a réagi au dernier rapport d’Amnesty International, qu’elle estime fidèle à la situation réelle du pays. Le parti pointe l’utilisation abusive de la justice, la répression des manifestations, la fermeture des médias indépendants.
Pour l’UFDG, la justice a cessé d’être un instrument d’équilibre et d’équité, pour devenir une arme au service du pouvoir en place :
« La justice, pilier essentiel contre l’arbitraire, s’est pervertie en un instrument de répression aux mains de l’exécutif, utilisé pour faire taire les voix dissidentes et décourager toute forme d’opposition. Les violations graves et répétées des droits humains, l’interdiction systématique des manifestations, à l’exception de celles organisées par les partisans du pouvoir, en violation flagrante des lois nationales et des conventions internationales ratifiées par la Guinée, ainsi que l’assassinat tragique de 67 jeunes manifestants », déplore le parti.
Cette situation, selon l’ufdg, participe à entretenir un climat de peur et d’instabilité qui met en péril l’avenir du pays :
« Les poursuites judiciaires fallacieuses et la volonté manifeste de confisquer le pouvoir entretiennent un climat de tension permanent et menacent sérieusement la paix et la stabilité du pays. La fermeture illégale des médias indépendants dont le seul tort est d’avoir dénoncé la corruption endémique, l’enrichissement illicite, les détournements de fonds publics et les marchés de gré à gré au détriment de la population constitue une atteinte grave à la liberté de la presse », souligne-t-elle.
L’union des forces démocratiques de Guinée demande au président de la transition d’assumer ses responsabilités historiques et d’ouvrir la voie à une véritable sortie de crise :
« Il est impératif que le Général Mamadi Doumbouya fasse preuve du courage nécessaire pour mettre fin à la répression, renoncer aux manœuvres dilatoires et revenir aux principes fondamentaux d’une transition véritable : assurer la gestion des affaires courantes et organiser, dans les délais les plus brefs, des élections libres, inclusives, transparentes et crédibles. Le peuple guinéen doit pouvoir choisir librement celles et ceux qui auront la responsabilité de guider son destin dans la paix, la justice et la dignité ».
Dans une Guinée fragilisée par l’autoritarisme, la résignation n’est plus une option, seule la vérité peut encore tracer la voie du changement, declare Souleymane Souza Konaté, coordinateur de la cellule de communication du parti dirigé par Cellou Dalein Diallo.
Amadou Diallo