Comme annoncé dans nos précédentes publications, la journée internationale du travail a rassemblé travailleuses, travailleurs, populations et membres du gouvernement au stade Général Lansana Conté de Nongo, en haute banlieue de Conakry.
À cette occasion, le secrétaire général de la CNTG et coordinateur du mouvement syndical guinéen, Amadou Diallo, a tenu à rappeler les origines de cette célébration :
« Le 1er mai 1886, les syndicats américains organisèrent des actions collectives en faveur de la journée de huit heures de travail. L’histoire commence par une prise de conscience des conditions inhumaines de travail et des brutalités policières envers les travailleurs et travailleuses du textile à Chicago, qui décidèrent de se mettre en grève contre leurs employeurs. Trois ans plus tard, en 1889, l’Internationale ouvrière décida de faire du 1er mai une journée internationale de commémoration pour le monde du travail. »
En poursuivant son discours, Amadou Diallo a aussi tenu à honorer la mémoire de celles et ceux qui ont marqué l’histoire du mouvement syndical en Guinée.
« En célébrant cette fête, nous ne pouvons passer sous silence une pensée pieuse pour nos illustres compagnons de lutte qui, tout au long de leur vie, ont sacrifié leur existence pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et retraités de Guinée, et qui nous ont malheureusement quittés. Parmi eux, figurent les leaders et travailleurs tombés lors des événements de juin 2006 et janvier-février 2007, pour l’avènement de la démocratie et de la justice sociale. »
Le coordinateur du mouvement syndical a ensuite exposé les difficultés majeures auxquelles font face les travailleurs guinéens aujourd’hui.
Le manque d’emplois sûrs et attractifs pour réduire progressivement le chômage massif et endémique des jeunes diplômés, la rétention des informations relatives aux indices de l’emploi, les bas salaires, devenus insuffisants face au coût de la vie, en raison de plusieurs facteurs endogènes et exogènes incontrôlables, créant une véritable catastrophe dans le milieu des travailleurs et travailleuses.
Il y a aussi la faiblesse des pensions de retraite pour toutes les catégories d’anciens travailleurs, notamment pour les retraités de la CNSS ;
L’insécurité galopante, tant en milieu urbain que sur les axes routiers interurbains ;
La non-application des statuts particuliers de l’éducation.
Un appel fort à l’action gouvernementale
Amadou Diallo a profité de cette tribune pour encourager l’État à poursuivre ses efforts de réforme, tout en soulignant l’importance de l’inclusion sociale et du développement durable.
« Nous exhortons le Gouvernement à poursuivre les réformes en cours afin de réaliser notre ambitieux projet « Simandou 2040 », qui pose les bases solides d’une refondation inclusive et d’un développement harmonieux pour notre pays. »
Il a également interpellé les autorités et les employeurs sur l’urgence de s’attaquer au chômage des jeunes. « Veillez sérieusement à la situation du chômage des jeunes pour éviter à notre pays une fracture sociale aux conséquences incalculables », a-t-il lancé.
Cette année, la journée internationale du travail a été célébrée sous le thème : « PAIX, LIBERTÉ, TRAVAIL DÉCENT ET JUSTICE SOCIALE ».
Amadou Diallo