La presse guinéenne, à l’instar des autres confrères dans le monde, célèbre ce samedi 3 mai la journée internationale de la liberté de la presse. Cette célébration intervient cette année dans un contexte particulièrement difficile pour les hommes de médias du pays. Plus de mille emplois ont en effet été detruits par les autorites de la transition avec la fermeture des plus grands groupes de presse du pays.
Pour marquer l’événement, les associations professionnelles de médias et l’union des radios et télévisions libres de Guinée (URTELGUI), ont fait une déclaration ce matin à la maison de presse. Au nom des associations de presse et des patrons, le président de l’URTELGUI a rappelé que « le 3 mai reste une date symbolique pour rappeler que la liberté de la presse en Guinée est le fruit d’une lutte historique menée avec courage par des journalistes et citoyens de valeur. Les avancées que nous célébrons aujourd’hui ont été obtenues au prix d’intimidation, d’emprisonnement, de brimades et parfois même d’agression physique. Cette conquête demeure fragile car la construction démocratique est un processus continu ».
Dans ce contexte, selon lui, « il n’est pas étonnant d’observer parfois des frictions entre le pouvoir et les médias ». Toutefois, a-t-il souligné, « les récents événements marqués par des fermetures de médias consécutives à des dérapages, des manquements au cahiers de charges ou des tensions ponctuelles, ont eu des conséquences dramatiques. La perte de centaines d’emplois et une chute de 25 places dans le classement mondial de reporter sans frontières », déplore le président de l’URTELGUI.
« Cette situation appelle à une réponse rapide, concertée et durable », alerte Aboubacar Camara. « Nous, association de presse, réaffirmons notre volonté de défendre une presse libre mais aussi responsable. C’est dans cet esprit que nous appelons à un nouveau départ dans les relations entre les médias et les autorités, fondé sur le dialogue, la confiance mutuelle et le respect de la loi », a-t-il ajouté.