A l’instar des associations professionnelles de médias et des patrons de presse, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée a aussi fait une déclaration ce samedi 3 mai pour commemorer la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse. Comme nous vous l’annoncions hier vendredi, le SPPG, craignant de se faire censurer, a préféré faire sa déclaration à part.
A côté du thème centreal choisi par l’UNESCO : ‘’Informer dans un monde complexe, l’impact de l’intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias’’ le SPPG a trouvé une déclinaison locale formulée comme suit: ‘’Informer dans un pays en transition militaire, l’impact de la fermeture des médias sur les conditions de vie des journalistes et l’avenir du journalisme indépendant en Guinée’’.
Le syndicat est revenu sur les dérives enregistrées ces dernières années contre la profession. Du retrait des agréments de télés et radios, à la disparition du journaliste Habib Marouane Camara, en passant par des décisions de suspensions contre certains journalistes et leurs sites d’informations, ou encore, des cas de détentions arbitraires, de séquestrations, intimidations, menaces, censures ou l’autocensure par peur de représailles, « les professionnels guinéens se demandent réellement ce que sera l’avenir des journalistes et du journalisme indépendants dans notre pays? », a déclaré Sékou Jamal Pendessa Camara.
Rien que pour la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2024, note le SPPG, « la 3e édition du rapport annuel du SPPG sur la liberté de la presse a documenté 70 atteintes graves à la liberté de la presse contre 23 l’année précédente. Soit 204% d’augmentation d’actes liberticides ».
Le syndicat des professionnels de la presse de Guinée, par la voix de son secrétaire général, a lancé « un appel solennel à une prise de conscience générale et au dialogue sincère pour inverser la tendance. Cet appel concerne à la fois acteurs du monde des médias; donc, patronat et syndicat de la presse, autorités guinéennes, partenaires africains et ceux de la communauté internationale. Chacun des acteurs concernés doit se rappeler des engagements pris quant à la promotion et la protection de la liberté de la presse élargie à la liberté d’expression. Des instruments juridiques et déclarations de bonnes pratiques y afférents sont nombreux », a fait savoir Sékou Jamal Pendessa.