Le président du conseil national de la transition, Dr Dansa Kourouma, a pris part à la conférence des Présidents de Parlements, au Palais Léon Mba de Libreville, en République du Gabon.
La rencontre qui s’est déroulée sous le thème « Gérer le présent et préparer l’avenir » était consacrée au rôle des institutions législatives de transition dans le retour à un ordre constitutionnel durable en Afrique Centrale et de l’Ouest.
Organisée conjointement par l’Union interparlementaire (UIP), le Parlement de Transition de la République gabonaise, l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International), avec l’appui de l’Union européenne, cette conférence constitue un cadre privilégié d’échange d’expériences et de réflexion collective.
« Lors de mon intervention ce lundi 5 mai, j’ai partagé l’expérience guinéenne de la transition en mettant l’accent sur les progrès réalisés, les enseignements tirés, ainsi que les perspectives dans notre cheminement vers un retour apaisé à l’ordre constitutionnel. Dans mon propos liminaire, j’ai tenu à saluer le peuple gabonais pour sa maturité politique, et à adresser mes vives félicitations au Président élu de la République gabonaise pour son élection à la fonction suprême de l’État. J’ai également exprimé notre reconnaissance pour l’accueil fraternel réservé à la délégation guinéenne, ainsi que pour l’attention portée à Son Excellence le Général Mamadi Doumbouya, Président de la République, à qui un hommage appuyé a été rendu lors de l’investiture », a fait savoir Dr Dansa Kouroumare.
Selon lui, les transitions, souvent soumises à d’importantes pressions extérieures, « doivent cependant éviter la précipitation. Une transition précipitée engendre inévitablement de nouvelles instabilités. En Guinée, la spécificité de notre processus réside dans le fait que le Conseil national de la Transition joue le rôle de constituant. À ce titre, il lui revient de rédiger le projet de Constitution, qui sera soumis au référendum le 21 septembre 2025. La qualité de la Loi fondamentale ne saurait être sacrifiée sur l’autel de la rapidité », a-t-il ajouté.
Le président du CNT guinéen a aussi rappelé que la transition ne se résume pas au retour à l’ordre constitutionnel. « Elle implique également des transformations concrètes, au service de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. C’est pourquoi j’ai tenu à souligner les importantes avancées enregistrées sous l’impulsion du Chef de l’État, tant en matière d’infrastructures que dans la mise en œuvre du projet stratégique Simandou ».
Il a insisté sur les réformes structurelles engagées par son institution pour renforcer l’efficacité du travail parlementaire, notamment la création du Centre d’études, de recherche et de formation parlementaire (CERFOP), l’adoption d’un guide légistique conforme aux standards internationaux, la revalorisation salariale historique de 50 % pour les agents de l’administration parlementaire, la construction du premier siège de l’Assemblée nationale à Koloma ainsi que la mise en place de la première télévision parlementaire
« Par ailleurs, nous avons évoqué quelques innovations majeures contenues dans le projet de Constitution, notamment l’introduction du droit de pétition, qui permettra aux citoyens d’exprimer leurs revendications dans un cadre institutionnel, structuré et constructif. À la fin de mon intervention, j’ai insisté sur la nécessité d’encadrer avec prudence les réformes sensibles et d’ancrer durablement nos institutions dans la légitimité et la stabilité. Cette conférence est un appel solennel à l’engagement collectif pour des transitions réussies, portées par une diplomatie parlementaire active, afin de prévenir la fragilité étatique et promouvoir l’intégration sous-régionale », a conclu Dr Dansa Kourouma.