Dans le cadre de sa vision de transformation économique, le gouvernement guinéen annonce la création prochaine d’un fonds souverain destiné à financer les piliers clés du développement national sur une période de 15 ans. Objectif, investir les ressources du pays dans des projets structurants afin de construire une économie plus résiliente, inclusive et durable.
Inspirée des modèles internationaux tels que ceux de la Norvège ou du Qatar, cette initiative vise à canaliser les revenus – notamment issus du secteur minier – vers des investissements à long terme. Le fonds permettra ainsi de réduire la dépendance aux financements extérieurs tout en soutenant des projets à fort impact dans cinq secteurs prioritaires :
Agriculture : moteur de l’autosuffisance, ce secteur bénéficiera d’investissements dans l’irrigation, la mécanisation et l’appui aux agriculteurs locaux.
Éducation : le fonds appuiera la construction d’écoles, la formation des enseignants et l’intégration des technologies numériques dans l’apprentissage.
Culture : riche d’un patrimoine exceptionnel, la Guinée entend valoriser son identité à travers le soutien aux artistes, la préservation des sites historiques et le développement de l’industrie créative.
Infrastructures : routes, ponts, énergie… Des investissements majeurs sont prévus pour améliorer la connectivité, soutenir l’industrialisation et renforcer les échanges économiques.
Économie verte et santé : le fonds contribuera également à la promotion d’un modèle économique durable, respectueux de l’environnement et centré sur le bien-être des populations.
Ce fonds s’inscrit dans le cadre du programme « Simandou 2040 », une feuille de route ambitieuse portée par le président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Le programme adopte une approche transversale qui englobe l’économie, l’environnement et le développement humain.
Pour sa structuration, la présidence s’appuie sur des partenaires internationaux de renom : KPMG, Rothschild et SouthBridge.
Djiba Diakité, ministre Directeur de Cabinet de la présidence et président du Comité stratégique de Simandou, a précisé leurs rôles :
« KPMG est chargé d’évaluer les progrès réalisés dans la deuxième phase du programme. Rothschild apporte son expertise dans la collecte de données stratégiques en vue de la notation souveraine de la dette. SouthBridge est chargé de formuler des recommandations pour l’organisation et la gouvernance du futur fonds souverain ».
La démarche se veut participative. « Nous voulons que même nos vendeurs de piments ou de poissons fumés participent à l’élaboration du programme », souligne Djiba Diakité. L’ambition est de construire une dynamique de développement co-construite, impliquant aussi bien les grandes institutions que les petites entreprises locales.
Alors que les travaux techniques se poursuivent dans le cadre d’une semaine dédiée à la création du fonds souverain, réunissant membres du gouvernement, acteurs des banques privées et partenaires au développement, le succès de ce projet reposera sur trois piliers essentiels : transparence, rigueur et gouvernance efficace.
S’il est bien géré, ce mécanisme pourrait transformer les ressources minières de la Guinée en un véritable levier de développement durable, promet Djiba Diakité Directeur de cabinet à la présidence de la République.
Amadou Diallo