L’ancien ministre Oyé Guilavogui devra encore patienter avant de s’expliquer devant la cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). L’audience prévue ce lundi 12 mai 2025 a été renvoyée au 26 mai, le temps pour la cour de recevoir deux éléments clés : le rapport de l’Inspection générale d’État (IGE) et la comparution attendue de la société Huawei.
Poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux portant sur un montant de 50 millions de dollars, Oyé Guilavogui est accusé de graves malversations financières durant son passage au gouvernement, notamment aux postes de ministre des postes et télécommunications, puis de l’environnement et des eaux et forêts.
Lors de l’audience précédente, le 10 février dernier, la CRIEF lui avait demandé de justifier plusieurs montants jugés suspects :
300 millions de dollars alloués au projet Backbone ;
50 millions de dollars destinés à la relance de la SOTELGUI ;
94 milliards de francs guinéens pour l’exercice budgétaire 2020 ;
17,9 milliards de francs pour 2021 ;
et 10 milliards de francs pour un projet de reboisement.
Mais à l’ouverture de l’audience du jour, le président de la cour, Yagouba Conté, a relevé l’absence du rapport attendu de l’IGE, censé faire le point sur les dépenses publiques pour les années concernées. En réponse, le représentant du ministère public, Ousmane Sanoh, a expliqué que la requête a été transmise à l’IGE via le ministère de la justice, puis relayée au ministère de l’économie et des finances. En conséquence, il a sollicité un renvoi de l’audience.
La cour a accédé à cette demande, fixant la prochaine audience au 26 mai. Elle espère, d’ici là, obtenir le rapport de l’IGE et entendre les représentants de Huawei, impliquée dans le cadre du projet Backbone.
À noter qu’aucun prévenu, ni avocat, que ce soit du côté de la défense ou de la partie civile, n’était présent à l’audience de ce lundi.
Amadou Diallo