Au RPG arc-en-ciel, on est loin de bayer aux corneilles, tellement le ciel politique est gris aux yeux de l’ex-parti au pouvoir en Guinée. Brutalement évincé de son fauteuil présidentiel le 5 septembre 2021, le Pr Alpha Condé doit également voir rouge depuis son exil turc.
En témoigne l’allégeance faite au Général Mamadi Doumouya, ce jeudi 8 mai, par un groupe de personnes se revendiquant de 52 sections du RPG arc-en-ciel à Conakry.
En plus de célébrer les ‘’réalisations du CNRD’’ et les ‘’réformes profondes engagées’’ depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021, ces responsables à la base ont annoncé publiquement leur soutien à une candidature du Général Mamadi Doumbouya à la prochaine présidentielle.
Le parti jaune de la scène politique guinéenne doit ainsi faire face à ce qui s’apparente à une brèche dans laquelle d’autres militants pourraient bien s’engouffrer en ces temps de vaches maigres pour le parti fondé par l’ex-président guinéen, Pr Alpha Condé. Déjà dans les cordes du MATD qui l’a frappé d’une suspension pour une durée de six mois, le RPG arc-en-ciel n’avait visiblement pas besoin d’un tel pas de côté. Un épisode qui laisse penser que certains de ses responsables appâtés par les avantages du pouvoir, cherchent à vider le ‘’navire jaune’’ de ses passagers. Pour ainsi garnir le banc et l’arrière des nouveaux soutiens à la candidature du Général Mamadi Doumbouya.
Des observateurs de la vie politique guinéenne s’attendent à ce que cette dynamique de ralliement ou de débauchage, c’est selon, s’amplifie du côté de la Haute Guinée, réputée base-arrière politique du RPG arc-en-ciel.
Ces scènes de ralliement ou de défiance contre le leadership établi au sein de leurs formations politiques, de la part de responsables de partis opposés à la junte militaire guinéenne, tendent ainsi à devenir un sport national. L’UFDG de Cellou Dalein Diallo, en est d’ailleurs fortement secoué ces derniers mois. Plusieurs secrétaires fédéraux du parti ont soufflé le chaud et le froid, en signant un mémorandum demandant le départ de leur leader. S’en suivra ensuite une valse de rétractations de la part de plusieurs de ces mêmes responsables à la base. D’ailleurs, l’UFDG en a vécu pire, puisque ce sont des bars droits (Cellou Baldé et Maladho Diallo), du président du parti, qui sont passés avec armes et bagages dans les vertes prairies de la junte au pouvoir.
Au regard de cette volatilité militante qui commence à agiter le RPG arc-en-ciel aussi, peut-on s’attendre à un important mouvement de ralliement de responsables locaux et nationaux de ce parti au Général Mamadi Doumbouya ? En attendant, la question reste posée, et le sujet n’en finit pas de faire débat.
Alors, à vous d’en débattre !