Lors du point de presse animé le jeudi, 22 mai 2025, le Ministre Secrétaire Général à la présidence, le Général Amara Camara, est revenu sur la récente déclaration du Premier Ministre Amadou Oury Bah concernant un éventuel couplage des élections présidentielle et législatives en décembre prochain. Il s’est cependant gardé d’annoncer une date précise.
Dr Édouard Zoutomou Kpogomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et figure influente de l’ANAD, a vivement critiqué la démarche du Premier Ministre, dénonçant une communication inappropriée et un manque de préparation manifeste autour de ces échéances électorales: « Je crois que c’est un torchon qui brûle depuis très longtemps », a-t-il déclaré d’emblée, avant de remettre en cause la légitimité de l’annonce : « Il n’appartenait pas au Premier ministre de faire une telle déclaration depuis la Côte d’Ivoire. C’est ici, devant le peuple de Guinée, qu’il aurait dû s’exprimer. »
Selon lui, cette sortie du Premier Ministre est non seulement prématurée, mais elle manque également de fondement technique et institutionnel : « C’est comme mettre la charrue avant les bœufs. Ce n’est pas la première fois : en début d’année, on nous avait parlé d’un référendum au premier trimestre. Rien ne s’est concrétisé. Ensuite, une nouvelle date a été avancée, sans suite. Cela donne l’image d’un gouvernement qui tâtonne. »
Allant plus loin, le leader de l’UDRP questionne la coordination au sommet de l’État : « Le Premier Ministre semble lui-même mal informé de ce qui se passe autour de lui. Cette cacophonie dans la communication traduit un manque total de cohésion. Chacun s’exprime sans concertation, ce qui ternit l’image des institutions. »
Dr Edouard Zoutomou déplore aussi un climat de désorganisation généralisée, marqué selon lui par un individualisme préjudiciable : « Il n’y a pas de structure solide ni de lignes directrices claires. Chaque responsable semble jouer sa propre partition. Cela alimente l’idée qu’il n’existe pas une réelle volonté politique partagée pour organiser des élections crédibles. Ce n’est pas ainsi qu’on construit un État. »
Dans l’attente d’une clarification officielle sur le calendrier électoral, les doutes persistent quant à la tenue du double scrutin annoncé par le Premier Ministre. Pour sa part, le Général Amara Camara a rappelé que la priorité actuelle demeure l’adoption d’une nouvelle Constitution. Un référendum est d’ailleurs prévu à cet effet le 21 septembre 2025, condition préalable à toute organisation électorale, a-t-il précisé.
Amadou Diallo