Après un premier détour par certaines gares routières, Allureinfo.net, replonge dans les réalités préoccupantes de ces endroits livrés à l’insécurité. Entre vols, agressions et trafic de drogues, ces lieux très fréquentés sont devenus de véritables zones de non-droit, où prudence et vigilance doivent être de mise à toute heure.
Pourtant, dans la capitale guinéenne, presque chaque grand marché ou zone de forte concentration humaine compte dans son voisinage immédiat d’une gare routière. Qu’elle soit reconnue ou totalement improvisée. Dès les premières heures de la matinée, des dizaines de véhicules et stationnent, en quête de passagers en partance pour l’intérieur du pays.
Malgré l’affluence constante, ces lieux ne sont pas épargnés par la criminalité. Vols à la tire, agressions furtives et arnaques y sont monnaie courante.
Saïdouba Soumah, un jeune commerçant croisé à Kagbelen, en a fait les frais : « C’est triste à dire, mais j’en ai été victime ici. Il y a des jeunes qui semblent gentils, mais ils vous observent discrètement. À la moindre inattention, vous pouvez tout perdre. Un jour, on m’a dit qu’un véhicule m’attendait un peu plus loin. En avançant, mon sac a disparu. Depuis, je fais très attention », confie-t-il, son sac à dos collé à sa jambe gauche et la main droite enfoncée dans la poche de son pantalon noir. Un léger sourire traverse ses lèvres, sans dissiper son inquiétude.
Du rond-point de Cosa à la station-service d’Enco5, l’ambiance est similaire. Tous les matins, les passagers aisés pour rejoindre Kindia, Mamou ou Labé. Mabinty Traoré, passagère régulière, témoigne : « L’insécurité est partout. Il faut vraiment être prudent, même en plein jour. En février, un jeune homme a tenté de s’enfuir avec mon téléphone ici même. C’est une réalité dans nos gares routières », regrette-t-elle.
La nuit, l’atmosphère bascule. Les moteurs se taisent, mais les lieux restent animés. À la lumière des lampadaires, de petits groupes de jeunes, souvent désœuvrés, s’installent autour de postes radios, diffusant une musique assourdissante. L’ombre devient leur alliée.
À au carrefour Enta, entre le marché et la mosquée marocaine, la gare routière se transforme après le coucher du soleil. Ce vendredi 23 mai 2025, notre équipe ya observé une scène troublante, à ciel ouvert. Sur un long banc de fortune, plusieurs jeunes s’adonnaient à un discret échange d’une mèche de chanvre indien. Tout de même, ils ont l’air de se moquer des regards curieux et insistants.
Dans ces gares routières, le danger rôde en permanence. Et tant que des mesures concrètes ne seront pas prises, les passagers continueront d’embarquer, dans la peur.
Amadou Diallo