C’est peut-être une semaine décisive qui s’ouvre pour l’UFDG. Quelques jours après le verdict du Tribunal de première instance de Dixinn, suite à la plainte de Ousmane Gaoual Diallo, qui demande sa réintégration au sein du parti présidé par Cellou Dalein Diallo, l’Union des Forces Démocratiques de Guinée se prépare à annoncer la date de son congrès. La justice l’ayant donc autorisé, dans son verdict rendu le 23 mai dernier, à tenir ce rendez-vous qui lui permet de renouveler ses instances. Sauf que la même justice lui enjoint de réintégrer Ousmane Gaoual Diallo, actuel Ministre des Transports et Porte-parole du Gouvernement.
Et c’est justement cette façon de couper la poire judiciaire en deux qui sème le trouble chez moult militants de l’UFDG, ainsi qu’au niveau de plusieurs observateurs. On le sait, le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD) avait accordé 45 jours à l’UFDG pour tenir son congrès, au risque de subir le même sort que d’importants partis comme le RPG arc-en-ciel et l’UFR. Deux poids lourds de la scène politique guinéenne présentement suspendus pour une durée de six mois, suite à un très polémique processus d’évaluation des partis politiques du pays.
La tenue du congrès de l’UFDG, bien qu’exigée par le MATD, était accrochée au verdict du TPI de Dixinn. Lequel place ainsi le parti de Cellou Dalein Diallo face d’une part, à l’obligation de réintégrer de son ‘’ancien’’ Directeur de la Communication exclu le 1er juin 2022, suite à ses ‘’attaques’’ contre la gestion du parti, alors qu’il était déjà Ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat sous le CNRD. Le principal parti d’opposition à la junte militaire guinéenne, l’UFDG doit donc tenir de façon imminente son précieux congrès.
A l’analyse de la situation et au regard de l’animosité entre la direction du parti et le camp de Ousmane Gaoual Diallo, réuni sous le label du CERAG (Cercle des Amis d’Ousmane), peu d’observateurs s’attendent à ce que l’UFDG réintègre l’actuel Ministre des Transports. La jurisprudence ufdgiste rappelle notamment le cas de l’actuel Premier Ministre, Amadou Oury Bah, exclu, puis bénéficiaire d’une décision de justice similaire, mais jamais réintégré. A l’époque, Ousmane Gaoual Diallo défendait mordicus l’impossibilité de la réintégration de celui qui, pourtant, revendiquait urbi et orbi le statut de fondateur de l’UFDG. De guerre lasse, Amadou Oury Bah avait dû se faire le deuil de ce retour à l’UFDG, optant ainsi pour la création d’un nouveau, l’UDRG.
D’où la question de savoir quelle sera la posture de Gaoual face à l’éventualité de tout refus de sa réintégration ? La question reste en suspens. Alors, si l’UFDG venait à passer outre ce pan de la décision de justice favorable à l’actuel ci-devant porte-parole du gouvernement, pour se contenter plutôt de jouir de l’autre pan qui autorise le parti à tenir son congrès, comment pourrait tourner ce rendez-vous, qui, d’ordinaire, mobilise des milliers de ses militants ?
Autrement dit, la direction de l’UFDG va-t-elle prendre la décision de forcer le passage menant à ce congrès dans les prochains jours ? Que risque le parti de Dalein en agissant ainsi ? Le camp d’Ousmane Gaoual, aujourd’hui renforcé par ‘’l’arrivée’’ de d’ex-cadres du parti comme Cellou Baldé, Maladho Diallo ou encore Joachim Baba Millimono, usera de quels moyens pour obtenir gain de cause ? Pourrait-on ainsi assister à deux congrès au nom de l’UFDG ? Par ailleurs, quelles seront l’attitude de la justice et la réaction du MATD face aux hypothèses ainsi présentées ?
Autant de questions qui alimentent la cité et les débats ! Et vous y avez forcément votre mot à dire.