Rien ne va maintenant au sein de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Le principal parti de l’opposition guinéenne est aujourd’hui secoué par une fronde interne menée par un groupe de militants et d’anciens cadres réunis au sein du Mouvement des Réformateurs de l’UFDG.
À travers une déclaration rendue public ce vendredi, ces derniers dénoncent vigoureusement la gestion actuelle du parti par son président, Cellou Dalein Diallo, qu’ils accusent d’avoir instauré un mode de fonctionnement fondé sur l’exclusion arbitraire, le verrouillage du débat interne et la personnalisation du pouvoir: « Dans l’UFDG aujourd’hui, on exclut qui on veut, quand on veut, comme on veut. C’est la volonté du prince qui prévaut », a fustigé Naby Idrissa Diallo, porte-parole du mouvement et ancien secrétaire fédéral de l’UFDG au Sénégal.
Pour ces réformateurs, cette situation compromet non seulement l’unité du parti, mais aussi les nombreux sacrifices consentis par les militants au fil des années: « Nous sommes dans une zone de turbulences inédites. De grands partis guinéens ont disparu faute de cohésion. Nous ne laisserons pas l’UFDG suivre cette voie », a-t-il averti.
Le mouvement, qui se veut réformiste et non dissident, entend œuvrer à une refondation démocratique des textes régissant le fonctionnement du parti, notamment les statuts et le règlement intérieur, afin de garantir la liberté d’expression, le débat contradictoire et une gouvernance collective: « Cette refondation n’est pas une rupture, mais une renaissance. Nous refusons que les sacrifices soient réduits à néant par des pratiques rétrogrades et des intérêts claniques », a-t-il insisté.
Reste à savoir si cette volonté de réforme sera entendue par la direction actuelle, ou si l’UFDG poursuivra sa marche vers une implosion silencieuse, à l’image de tant d’autres formations politiques jadis prometteuses.
Amadou Diallo