Des enseignants s’inquiètent d’une possible érosion des compétences fondamentales
À l’ère de l’intelligence artificielle générative, les écoles américaines redécouvrent un outil presque oublié : le « blue book », ce modeste cahier d’examen bleu utilisé pour les épreuves manuscrites. Ce come-back n’est pas une fantaisie nostalgique. Il illustre la crise profonde que traverse le système éducatif, contraint de se replier sur des méthodes traditionnelles pour tenter de garantir l’intégrité académique face à une crise croissante : l’explosion de la triche facilitée par l’IA dans le système éducatif.
Contexte
L’avènement d’intelligences artificielles génératives telles que ChatGPT a déclenché une onde de choc dans le monde de l’enseignement secondaire et supérieur. Entre craintes de tricherie massive et promesses d’une révolution pédagogique, la question de la finalité même de l’université se pose avec une acuité nouvelle. Les institutions sont-elles au bord d’une crise existentielle, ou assistons-nous à l’émergence d’un nouveau paradigme éducatif ? Face à des machines capables de produire des dissertations en quelques secondes, de résoudre des équations complexes et de simuler des raisonnements critiques, la légitimité des cursus universitaires traditionnels est mise à rude épreuve.
La hantise de la triche et l’érosion des compétences
À mesure que l’intelligence artificielle générative, incarnée par des outils comme ChatGPT, s’impose dans notre quotidien, une question cruciale secoue le monde académique : l’université, telle que nous la connaissons, a-t-elle encore une raison d’être?
Selon des analyses récentes, notamment relayées par plusieurs médias grands publics et spécialisés, l’intégration de l’IA dans les cursus universitaires amène le système éducatif à un « point de crise ». La facilité déconcertante avec laquelle des outils comme ChatGPT peuvent produire des dissertations, résoudre des problèmes complexes ou encore générer du code informatique bouscule les méthodes d’évaluation traditionnelles et soulève des inquiétudes majeures quant à l’intégrité académique.
La principale préoccupation, largement documentée, est l’augmentation potentielle de la tricherie. Des enseignants rapportent déjà une recrudescence de travaux rendus qui portent manifestement la marque de l’IA, obligeant les institutions à repenser leurs stratégies de contrôle et d’évaluation. Certains établissements voient même un retour en grâce des examens sur table et des interrogations orales, des méthodes jugées plus à même de vérifier l’acquisition réelle des connaissances par l’étudiant.
L’IA est désormais massivement utilisée pour rédiger des essais, répondre à des examens à distance, voire produire des codes informatiques complexes. Le tout, souvent sans que les professeurs ne puissent facilement détecter la supercherie. Certains établissements universitaires rapportent une explosion des cas de triche — ou plutôt, une redéfinition même de ce que signifie « tricher ».
« Je dois être à la fois un enseignant et un détecteur d’IA », déclare Stephen Cicirelli, professeur d’anglais à l’université St. Peter’s de Jersey City, dans le New Jersey. « Pour tout devoir que vous ramenez à la maison et avec lequel vous avez le temps de jouer, il y aura des doutes ».
Cicirelli a publié sur X un message dans lequel il a raconté comment l’une de ses étudiantes s’est faite prendre en train de soumettre un travail rédigé par une IA – et s’est excusée en envoyant un courriel qui semblait également avoir été rédigé par ChatGPT : « Je viens de recaler une étudiante qui avait soumis un travail de recherche rédigé par une IA, et elle m’a envoyé un courriel manifestement rédigé par une IA pour s’excuser et me demander s’il y avait quelque chose à faire pour améliorer sa note. Nous sommes de l’autre côté du miroir, mesdames et messieurs ».
Source:
intelligence-artificielle.developpez.com