La tension est montée d’un cran à l’Agence Nationale de Lutte contre la Corruption (ANLC). Ce mardi, 3 juin 2025, le porte-parole du collectif des travailleurs et contractuels de l’agence a été interpellé par la police judiciaire, en compagnie de 3 autres employés. L’information a été confirmée par le principal concerné, alors qu’il était en cours d’audition.
Selon ses déclarations, cette arrestation intervient après un mouvement de contestation organisé dans la matinée au sein de l’agence. Les manifestants ont bloqué l’accès au bureau du Secrétaire exécutif pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail depuis l’arrivée de Dr Bérété à la tête de l’ANLC, en avril 2024.
‘’Plusieurs chefs de service et de département ont vu leur salaire réduit de plus de 50 %, et les avantages comme le carburant ont été supprimés. On nous dit que c’est en lien avec les réformes exigées par la hiérarchie’’, déplore le collectif.
Les travailleurs dénoncent également l’absence de résultats concrets malgré les nombreuses consultations internes, dont une retraite organisée à Kindia, à laquelle avaient pris part des représentants de la Présidence, des Experts indépendants et les Directeurs de l’agence. À l’issue de cette retraite, un nouvel organigramme avait été validé, prévoyant un effectif porté à 150 agents.
Contre toute attente, une nouvelle proposition présentée récemment par la direction viserait à réduire drastiquement les effectifs à 60 ou 70 agents. Le reste du personnel serait transféré à leurs ministères d’origine, une mesure jugée « inacceptable » par le collectif.
Autre point de crispation : la situation précaire des contractuels. Selon les protestataires, près de 40 d’entre eux ne perçoivent plus leur salaire depuis le 30 mars 2025, bien qu’ils continuent de remplir leurs fonctions.
Cette crise interne met en lumière les tensions croissantes au sein de l’ANLC, une institution pourtant en première ligne dans la lutte contre la corruption. À l’heure actuelle, les travailleurs réclament une réponse claire des autorités et le rétablissement de leurs droits.
Aboubacar Sidiki Camara