C’est dans un stade M’ballou Mady Diakité « Glao » et dans une ambiance vibrante d’émotion, de fierté et de communion nationale que s’est ouverte, ce samedi, la 85ème édition de la Grande Mamaya de Kankan. Au cœur de cette cérémonie emblématique, le discours du ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Monsieur Moussa Moïse Sylla, a donné le ton d’une édition historique et résolument tournée vers l’avenir.
Prenant la parole devant un parterre de personnalités de haut rang, à commencer par le Président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, accompagné de la Première Dame, des membres du gouvernement, d’invités internationaux et des représentants de toutes les régions du pays, le ministre a souligné la portée symbolique et civilisationnelle de la Mamaya, bien au-delà d’une simple fête traditionnelle.
« La Mamaya n’est pas un folklore, ni une animation festive destinée aux curieux. Elle est un code social, une école de la dignité, une philosophie vivante du vivre-ensemble », a-t-il déclaré avec solennité.
Le ministre a rendu un hommage appuyé au chef de l’État pour avoir hissé cette tradition au rang de patrimoine culturel vivant de la Guinée. Il a notamment salué l’impulsion présidentielle qui, depuis trois ans, a permis la structuration, l’institutionnalisation et la valorisation nationale et internationale de la Mamaya.
Dans son adresse, Moussa Moïse Sylla a rappelé les actions concrètes menées, telles que le classement officiel de la Mamaya au patrimoine national et le soutien à la recherche pour son inscription à l’UNESCO. Il a également annoncé l’ouverture progressive de cette tradition à d’autres peuples, marquant un tournant décisif dans l’internationalisation de la culture guinéenne.
Pour la première fois dans son histoire, la Mamaya s’ouvre à l’international. La Côte d’Ivoire, invitée d’honneur cette année, a répondu à l’appel par la présence remarquée de Madame Nassénéba Touré, ministre ivoirienne de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. Un geste fort, salué comme le début d’un partenariat culturel durable entre deux nations liées par des racines communes et une vision partagée de l’Afrique.
« L’Afrique se célèbre, ensemble », a souligné le ministre, en appelant à faire de la Mamaya un pont culturel entre les peuples du continent et au-delà.
Une dynamique nationale inclusive
Cette 85ᵉ édition a également mis à l’honneur la région de la Basse-Guinée, dans la continuité d’une volonté politique forte de faire de la Mamaya une célébration de l’unité nationale. Après la Moyenne-Guinée en 2024, c’est donc la diversité de la Basse-Guinée qui s’est exprimée cette année à travers la danse et le rituel, en parfaite harmonie avec les rythmes du Manding.
Le ministre Moussa Moïse n’a pas caché ses ambitions. Il a ouvertement exprimé le souhait de voir des pays comme le Sénégal, le Mali, le Ghana, la France ou encore le Brésil participer à de futures éditions. « La Guinée est un carrefour, un berceau, un continent en miniature. Et la Mamaya est l’un de ses joyaux », a-t-il affirmé.
En rendant hommage aux porteurs traditionnels, aux artistes, artisans, chercheurs et membres de la diaspora, le ministre a conclu sur un appel vibrant à la jeunesse guinéenne : faire vivre la Mamaya au-delà des frontières, dans les cœurs de ceux qui portent la Guinée en eux, où qu’ils soient dans le monde.
Cette 85ᵉ édition n’est donc pas simplement une commémoration culturelle. Elle est une proclamation de vision, celle d’une Guinée réconciliée avec elle-même, fière de ses traditions, et ouverte au dialogue culturel mondial.
«Vive la Mamaya. Vive la culture guinéenne. Et que vive l’Afrique des peuples».
Ces par ces mots pleins de sens que le ministre de la culture a terminé son discours.
Mohamed Béné Barry, Morlaye Damba, Sory Kandia Bangoura