A travers plusieurs décrets rendus publics le samedi, 14 juin 2025, le président de la transition a posé les jalons conduisant, in fine, à la création d’une Direction Générale des Elections (DGE). Un premier décret qui promulgue la loi fixant les modalités du référendum à venir, un deuxième qui restructure le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), avec la création d’une Direction Générale des Elections, et un troisième décret fixant les attributions de ladite direction.
Ainsi, la nouveauté qui capte toutes les attentions reste la création d’une Direction Générale des Elections (DGE), dotée d’une autonomie financière, placée sous la tutelle du MATD, et désormais chargée de gérer les processus électoraux. En clair, chargée d’organiser toutes les élections en République de Guinée. A commencer par le référendum constitutionnel dont la tenue est fixée au 21 septembre 2025. Ainsi que les autres élections (communales, législatives et présidentielle), qui doivent rythmer le processus du retour à l’ordre constitutionnel.
Ce décret vient acter une annonce faite dès les premiers mois de la transition ouverte sous la junte militaire dirigée par le Général Mamadi Doumbouya. Le CNRD n’avait pas fait dans la langue de bois, en précisant à travers le patron du MATD d’alors, Mory Condé, que c’est ce département qui organiserait désormais toutes les élections en Guinée. Ce, après la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans la foulée du coup d’Etat du 5 septembre 2021. Les couleurs de l’organisation de ces élections par le MATD avaient déjà été annoncées à travers la conduite du recensement électoral biométrique sous l’impulsion du même département, via le PN-RAVEC.
Depuis ce décret créant la Direction Générale des Elections, plusieurs acteurs politiques ont rué dans les brancards, dénonçant une décision qui ne garantit pas la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes. Et potentiellement à risques pour la sérénité des futures élections.
Les réactions vont donc bon train. Mais, la messe semble définitivement dite quant au fait que la Guinée fera désormais organiser ses élections non pas par une CENI indépendante, mais plutôt par une Direction Générale des Elections relevant du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation. Et le débat autour des conséquences politiques de cette décision ne fait que commencer. Un débat qui a donc besoin de vos avis.
N’hésitez donc pas d’y prendre part.