Depuis le jeudi 27 février 2025, date de la condamnation à cinq ans de prison ferme de l’ancien premier ministre par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), plus aucun jour ne passe sans que ses avocats ne dénoncent ce verdict. L’ex chef du gouvernement du régime Alpha Condé a été reconnu coupable d’enrichissement illicite, de détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux.
Ce vendredi 7 mars 2025, ils se sont exprimés devant la presse à Kaloum. Maître Dinah Sampil, l’un des membres du collectif, a fermement soutenu que la décision ayant conduit à la condamnation de son client avait été rendue en violation flagrante des règles fondamentales du Droit. « Cette décision du 27 février dernier a été rendue sur une violation flagrante d’une règle universelle de droit qui interdit à un magistrat de connaître la même affaire plus d’une fois, c’est-à-dire qu’un juge ne peut pas juger et rejuger. Dans le cas d’espèce, le président Soumah, qui a prononcé cette condamnation, avait siégé lors de l’audience du 13 décembre, audience qui avait autorisé l’évacuation de M. Ibrahima Kassory Fofana vers un centre spécialisé », a-t-il déploré.
Selon l’ex-bâtonnier, le verdict contre Ibrahima Kassory Fofana est contradictoire. « Que le même juge revienne pour se dédire et prononcer une condamnation contre la même personne, il va sans dire qu’il viole là une règle universelle, car dans tous les pays du monde, il est reconnu et admis que le même magistrat ne peut pas statuer deux fois sur la même question », a-t-il conclu.
Les avocats de Dr. Kassory Fofana continuent ainsi de se battre pour défendre les principes de justice et d’équité, d’autant plus que leur client devra également s’acquitter d’une amende de 220 000 euros. De plus, il risque de perdre une grande partie de son patrimoine.
Amadou Diallo