Les débats dans l’affaire Ibrahima Kourouma, ancien ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation sous le régime Alpha Condé, se poursuivent ce jeudi devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF).
Lors de l’audience de la semaine dernière, les inspecteurs d’État, auteurs d’un rapport sur les différentes gestions du département, la gestion des examens scolaires, des rentrées scolaires, ainsi que la construction et la rénovation des infrastructures scolaires entre 2011 et 2021 au ministère de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation, ont été entendus. Selon leur rapport, pendant la période où Ibrahima Kourouma était ministre (2011-2014), des dépenses non justifiées à hauteur de 225,9 milliards de francs guinéens ont été relevées, réparties comme suit : examens scolaires (49,1 milliards GNF), rentrées scolaires (192,9 milliards GNF) et construction et rénovation d’infrastructures scolaires (60,8 milliards GNF).
En 2017, sous la direction de feu Ibrahima Kalil Konaté, alias « K au carré », un montant de 41,5 milliards GNF a été dépensé sans justificatifs, selon Kaba Sanoh, porte-parole des inspecteurs.
Entre 2018 et 2020, sous le ministre Mory Sangaré, 75,4 milliards GNF n’ont pas été justifiés, selon le rapport des inspecteurs. Les enquêteurs disent avoir demandé des explications à Mory Sangaré, ainsi qu’à Ibrahima Cissé et Fatoumata Binta Diallo, mais aucune pièce justificative n’aurait été fournie.
En 2021, sous la direction du Pr Bano Barry, des dépenses douteuses d’un montant de 53,2 milliards GNF ont été relevées dans le rapport provisoire des inspecteurs. Par ailleurs, durant cette même période, le DAF de l’époque, Mohamed V. Sankon, a géré trois régies pour un montant de 14 984 950 000 GNF non justifié.
Face à ces accusations, Ibrahima Kourouma et Mohamed V. Sankon ont été invités à réagir sur les conclusions de ce rapport. Les deux ont catégoriquement nié les faits.
L’affaire a été renvoyée au 12 mars 2025 pour la suite des débats.