Ce n’est un secret pour personne. Les prix des denrées de grande consommation varient selon les marchés, parfois selon les magasins d’un même marché. Pourtant, dans le but de soulager le panier de la ménagère en cette période de ramadan et de carême chrétien, le gouvernement de transition, à travers le Ministère du Commerce et celui du Budget, a signé le 20 février dernier un protocole d’accord avec la Chambre nationale de commerce, pour réduire le coût des prix des produits de première nécessité sur le marché.
Cependant, il ressort de notre constat que ce protocole d’accord est violé par des marchands et autres détaillants. Les consommateurs mettent à l’index la mauvaise foi et l’incapacité des autorités à faire respecter les mesures annoncées.
Interrogé par notre reporter, le directeur du Service Commerce, Industrie et MPE au sein de la Délégation spéciale de Matam, dénonce aussi cette attitude. Pour lui, ce sont surtout les détaillants qui se livrent à cette spéculation.
« Le commerce est structuré en catégories. Il y a des importateurs. Une fois à l’intérieur du pays, on les qualifie de grossistes. Il y a des demi-grossistes. Il y a également des détaillants. En ce qui concerne ce non-respect des prix, c’est souvent constaté au niveau des détaillants. Ils sont en contact direct avec les consommateurs. Donc une fois que la situation est remarquée dans une zone, nous intervenons très rapidement », assure Aboubacar Fofana.
Ce cadre de la mairie de Matam précise aussi que ses agents déployés sur terrain pour le contrôle des prix privilégient plutôt la sensibilisation, en lieu place de la répression. « Nous ne partons pas directement sur la sanction, parce que je vous ai dit tout de suite que les opérateurs économiques ne sont pas nos adversaires. L’idéal, c’est de ne pas sanctionner les opérateurs économiques. C’est de faire en sorte que le commerce soit non seulement équilibré, très rentable, mais profitable aussi à la population. C’est ça l’idéal. Dans tous les pays au monde, c’est ça l’idéal. Parce que les opérateurs économiques contribuent efficacement à l’essor de l’économie nationale », relève Aboubacar Fofana.
Le responsable du Service commerce à la Délégation spéciale de Matam rappelle aux citoyens qu’un numéro vert, le 142, est mis à disposition pour dénoncer tout marchand qui viole le protocole d’accord tripartite.
« Maintenant, puisque certains opérateurs économiques se croient plus malins, ils font des prix comme ils veulent. Nous en tant que puissance publique, nous intervenons très rapidement. Et puisque nous ne sommes pas partout pour constater effectivement qu’il y a une différence de prix énorme dans tel marché ou dans tel autre, nous avons lancé un numéro vert, (142), qui est opérationnel 24 heures sur 24. Une fois que cela est fait, des inspecteurs assermentés qui sont à la Direction nationale du commerce intérieur et les services déconcentrés se mettent rapidement en synergie d’action pour apporter des réponses claires. En faisant quoi ? En faisant une répression », conclut notre interlocuteur.
AOB