Au lendemain de la publication du décret annonçant une indemnisation des victimes des événements du 28 septembre 2009 par l’Etat, Madame Asmaou Diallo, présidente de l’AVIPA, souhaite désormais que les choses aillent plus vite. « Je suis sûr que le Premier ministre ne retardera pas à prendre les premières mesures pour que ce décret devienne une réalité. Une fois encore, je suis très ravie et très satisfaite », at-elle déclaré au bout du fil.
Certes, c’est une bonne nouvelle pour les victimes qui ont attendues trop longtemps. Mais une question demeure : celle des modalités d’application de cette décision. Selon le décret lu à la télévision nationale (RTG) par le Ministre secrétaire général de la présidence, l’intégralité des frais d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009 est désormais prise en charge par le Budget national de développement. Mais de quel budget parle-t-on ? Celui de 2025, de 2026 ou 2027 ?
La présidente de l’AVIPA rappelle qu’avant le départ de Charles Wright, 19 milliards de francs guinéens avaient été mobilisés à cet effet. « Oui, sous l’ex-ministre de la Justice Charles Wright, 19 milliards de francs guinéens avaient été annoncés et logés à la Banque Centrale de la République de Guinée », rappelle-t-elle.
Mais elle mise sur la diligence de la Primature pour l’application de ce décret. « Nous attendons d’abord que le Premier ministre commence à mettre en place son Cabinet. Peut-être qu’ils vont nous faire appel, et à ce moment-là, nous saurons ce qui sera fait. Pour l’instant, on ne peut pas donner une idée précise de tout cela. Nous devons attendre. Les détails seront communiqués au fur et à mesure », espère-t-elle, en effet.
La présidente de l’AVIPA assure néanmoins que le document d’indemnisation est prêt à leur niveau. Précisant ainsi que cette indemnisation concerne plus de 700 victimes, réparties comme suit : « Comme vous le savez, il existe différentes organisations sur le terrain. Et au sein de mon organisation, l’AVIPA, nous avons 732 victimes. Parmi elles, 136 victimes de viols, 504 victimes de coups et blessures, 13 victimes de pillages, 21 personnes disparues et 6 victimes de tortures. C’est ce que nous avons recensé. Mais il y a aussi d’autres victimes, et avec les avocats, vous pourrez obtenir le nombre définitif », a conclu Mme Asmaou Diallo.
Amadou Diallo