Récemment, le journaliste Abdoulaye Kallo a été victime d’un cambriolage à son domicile, dans un quartier périphérique de la commune urbaine de Kankan. Des malfrats non identifiés ont emporté sa moto, une Néo TVS rouge, ainsi que d’autres objets de valeur. Quelques semaines après les faits, le journaliste a réussi à identifier trois individus soupçonnés d’être impliqués dans le vol. Interpellés par le commissariat de police, les trois présumés malfrats ont été soumis à des questions. Ce qui a conduit à la libération d’un d’entre eux qui serait l’auteur principal du vol de la moto de notre confrère. Cette situation a suscité de la polémique avant qu’il ne soit ramené au commissariat, rapporte un des correspondants de Guineematin.com à Kankan.
Hier vendredi, dans l’après-midi, la tension était vive au commissariat de la police de Kankan. Pour cause, les officiers de police judiciaire ont libéré un jeune soupçonné d’avoir joué un rôle central dans le vol de moto d’un journaliste pour la deuxième fois. C’est à la surprise générale qu’Abdoulaye Kallo a appris qu’un jeune ne fait pas partie des jeunes arrêtés au moment de leur déferrement au parquet du tribunal de première instance. Cette situation tend à confirmer les informations selon lesquelles, les policiers de Kankan collaboreraient avec les voleurs de moto. Les enquêteurs ont récupéré une moto, qui ne s’est malheureusement pas révélée être celle du journaliste. Après plusieurs jours d’investigation, il était prévu que les suspects soient déférés à la maison centrale ce vendredi, 6 février 2025.
« Après avoir déposé les présumés voleurs à la police mercredi, on nous a demandé de revenir le jeudi matin. Le lendemain, mon directeur s’est rendu sur place, mais on lui a demandé de patienter. Ce vendredi matin, j’ai été convoqué au commissariat, où j’ai vu une moto ressemblant à la mienne. Après vérification, ce n’était pas ma moto. On m’a ensuite informé que les suspects allaient être déférés, mais lorsque je les ai vus, ils n’étaient plus que deux. J’ai immédiatement demandé où était le troisième. Le commissaire m’a répondu qu’il ne savait pas. J’ai alors déclaré : nous ne partirons pas tant que le troisième suspect ne sera pas là. S’il ne revient pas, les deux autres ne seront pas déférés. Peu après, le commissaire a appelé l’agent responsable de sa libération, et le suspect a été ramené. Mais je n’ai jamais su pourquoi il avait été relâché. Les policiers m’ont simplement demandé de laisser tomber », explique notre confrère.
Plus loin, notre confrère explique comment il a réussi à mettre main sur les présumés voleurs de sa moto grâce à sa carte de presse.
« Un matin, un numéro inconnu m’a contacté pour me dire qu’il avait retrouvé ma carte. J’ai immédiatement demandé où je pouvais la récupérer, et il m’a donné rendez-vous près de l’école El Ayouba Kouyaté, à Missiran. À mon arrivée, deux jeunes sont venus à moto et m’ont remis la carte. Lorsqu’ils ont voulu repartir, je leur ai demandé comment ils l’avaient trouvée. L’un d’eux a expliqué que le fils de son grand frère l’avait ramassée. J’ai alors demandé à être conduit chez lui pour le remercier. Une fois sur place, j’ai proposé d’aller ensemble à la radio afin que mon directeur exprime également sa gratitude. Pendant qu’il s’entretenait avec le directeur, nous avons alerté la police. Un pick-up est venu, et nous sommes allés chez les jeunes. Certains ont pris la fuite, mais nous avons réussi à interpeller trois suspects », dit-il.
Au commissariat de police de Kankan, les officiers de la police judiciaire et le commissaire lui-même n’ont pas daigné répondre aux questions des journalistes présents sur place. Les trois jeunes ont été toutefois conduits au tribunal de première instance de Kankan. Abdoulaye Kallo, quant à lui, devrait patienter pour retrouver sa moto qui lui sert de moyen de déplacement dans ses reportages.