Visiblement agacé, l’ancien président de l’assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, a exprimé ce jeudi 17 avril 2025, sa vive colère suite au renvoi de son procès en appel par la chambre d’appel de la cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Il juge ce rapport au 8 mai prochain excessivement lointain, au regard de la dégradation de son état de santé.
Lors de l’audience de ce jeudi 17 avril, l’honorable Damaro Camara a été longuement entendu sur l’utilisation controversée d’une somme de 15 milliards de francs guinéens. À la barre, il a expliqué que 3 milliards ont été affectés à la viabilisation du site destiné à accueillir le siège de l’assemblée nationale. Plus de 7 milliards auraient servi au paiement des primes de vacances des députés.
Selon ses dires, le solde restant soit plus de 6 milliards gnf, était toujours logée dans les comptes de la Banque centrale jusqu’au 5 septembre 2021.
L’ancien président du parlement a nié toute tentative de détournement de fonds ou d’acte de corruption. Il a également réfuté toute idée d’enrichissement personnel, notamment lors de la passation de marché à la société Castor de Kim, son co-prévenu.
Ce dernier, également entendu par la cour, a reconnu avoir versé une somme de 20 millions à feu Louncény Camara après la signature du contrat, mais a soutenu que ce geste était purement humanitaire. Son interrogatoire a été bref.
La cour a finalement décidé de renvoyer l’affaire au 8 mai prochain, une décision qui a suscité l’indignation de Damaro Camara, qui dénonce un calendrier judiciaire insensible à ses conditions de santé.
L’audience reprendra donc dans trois semaines avec les plaidoiries et les réquisitions attendues des différentes parties.
Aboubacar Sidiki Camara