Des jeunes du quartier Kipé Centre émetteur se sont livrés le samedi, 19 avril 2025, nuitamment, à une étrange chasse aux filles libres. Ils ont ainsi violenté plusieurs d’entre elles, afin de les éloigner définitivement de cette zone de Conakry où la prostitution bat son plein. Une attitude qui suscite encore de vives réactions sur les réseaux sociaux, devenus l’espace le plus expressif du ressenti de nombreux Guinéens face à l’actualité. La majorité des réactions étant défavorables à ces actes de violence contre d’abord et avant tout de pauvres filles et femmes, victimes d’agressions physiques de la part d’inconnus.
Il est évident que le phénomène de la prostitution dans la capitale, ainsi que dans les principales villes guinéennes, inquiète tant par son ampleur actuelle, la multiplication des lieux de sa pratique, que par son caractère incontrôlé et les risques notamment sanitaires qui lui sont sous-jacents. Mais il ne revient nullement à des jeunes gens de s’en prendre à ces filles et femmes qui, quoiqu’on en dise, en ont fait leur métier, tirant leur pain de cette activité. Encore que leurs clients ne sont autres que des hommes qui sollicitent leurs services, y trouvent leurs comptes et ne peuvent d’ailleurs pas s’en passer.
Autant dire qu’il ne saurait y avoir de filles prostituées sans hommes demandeurs et bénéficiaires de cette pratique. Quel paradoxe!
Il est donc essentiellement que les auteurs de ces violences se ravisent, en sachant que le champ de la prostitution ne se réduira pas par le biais de tels agissements de jeunes qui en sont, ou en ont, peut-être, été de gros clients dans ce quartier ou ailleurs à travers Conakry et la Guinée. Des jeunes qui, peut-être, tirent sur tout ce qui bouge dans leurs propres quartiers.
Que ces agresseurs et l’ensemble de la société guinéenne, sachent donc que pour réduire l’ampleur et les conséquences de la prostitution, il faut une articulation énergique et durable de l’éducation familiale, la sensibilisation, la mise en place et la vulgarisation de textes juridiques appropriés et la répression encadrée et mesurée par les forces de l’ordre.
Dès lors, l’on comprend la réaction du Gouvernement guinéen, à travers les Ministères de la Justice et de la Promotion féminine dans un communiqué lu sur la RTG. Menaçant de sanctionner les auteurs de ces agressions physiques dans un pays qui a offert, ces derniers temps, d’horribles scènes féminicides au reste du monde.
Puisque la prostitution, qui est une forme d’échange de services ne peut pas fondre comme du beurre au soleil, selon vous, quelles sont les approches de solution susceptibles de contribuer à sa maîtrise?
Le débat est donc plus jamais relancé. Vous pouvez y contribuer.