Après la mobilisation exceptionnelle pour nettoyer la ville avant la marche de la paix, la commune urbaine de Mamou replonge dans l’insalubrité, suscitant l’indignation des habitants.
Pendant quelques jours, Mamou avait retrouvé un visage radieux. Caniveaux curés, déchets ramassés, marchés réorganisés. Mais à peine 24 heures après l’événement, les tas d’ordures ont refait surface, comme si rien ne s’était passé.
Une situation qui exaspère Mamadou Foula Sow : « Moi, je suis sidéré que chaque fois qu’une promesse est faite, elle ne soit pas tenue jusqu’au bout », déplore-t-il. « On nous avait dit qu’il y aurait trois jours de nettoyage : avant, pendant et après la marche. Malheureusement, cela n’a été fait qu’avant. Vendredi et samedi, les équipes n’étaient plus là. Ce dimanche matin, regardez autour de vous, c’est la désolation. »
Pour Ibrahima Kouyaté, la gestion de cette opération d’assainissement reflète un manque de sincérité des autorités: « Notre Mamou peut être propre si les autorités le veulent vraiment. En une semaine, on a vu ce que ça peut donner : la place des Martyrs rénovée, le marché redevenu propre… mais aujourd’hui, tout est redevenu comme avant. C’est triste de faire semblant. Il faut assumer ses responsabilités. Mais bon… on n’y peut rien. »
Mariama Baldé, elle, voit dans cette désorganisation une promesse trahie et une opportunité gâchée: « Ils avaient dit avant, pendant et après. Aujourd’hui, qu’ils nous disent où est passé l’argent alloué pour les trois jours de nettoyage. Mamou mérite d’être propre pour ses habitants, pas juste pour impressionner les officiels. Moi, je suis déçue. On ne fait pas du propre juste pour les caméras. »
Dans plusieurs quartiers, les images parlent d’elles-mêmes. Des sacs plastiques, des épluchures, des débris jonchent les rues. La dynamique de propreté, pourtant bien amorcée, semble avoir été abandonnée aussitôt la marche terminée.
Un retour à la réalité difficile pour une ville qui, un temps, avait cru possible de tourner la page de l’insalubrité.
Amadou Diallo