Au lendemain de la ‘’Marche pour la paix’’, organisée les 25 et 26 avril à Mamou, un sujet continue de faire parler : la flambée des prix du loyer.
À l’approche de l’événement, les autorités locales avaient réquisitionné tous les hôtels, afin d’y loger les délégations officielles et certains cadres de l’Administration guinéenne. Malgré cette solution, des milliers de partisans du CNRD, venus de tous les horizons de la Guinée, ont peiné à trouver un abri temporaire.
Pourtant, cette situation a fait le bonheur des démarcheurs et de certains habitants, qui ont su tirer profit de la forte demande. C’est le cas de Moussa Diallo, démarcheur local, qui confie avoir réalisé un bénéfice de plus de six millions de francs guinéens en seulement deux jours : « J’ai profité du mouvement. J’ai trouvé un logement pour trois personnes, et j’ai gagné six millions de francs guinéens. Je prie Dieu pour qu’il y ait encore un autre événement de ce genre ici », implore-t-il.
Souleymane Diallo, un autre démarcheur, une boîte de jus en main, révèle : « Un cadre m’a appelé depuis Conakry pour réserver un logement. J’en ai cherché partout, et j’ai finalement trouvé une chambre chez un militaire à la retraite, au quartier Dumez. Il a accepté de la céder pour 800 000 francs guinéens par jour, sans négociation. Le client a payé pour trois jours. Ce fut une très bonne affaire. Ce jour-là, j’ai réussi à louer sept logements », s’est-il frotté les mains.
Face à la pénurie, même les maisons privées, parfois inachevées, ont été mises à disposition. Alpha Sylla, qui s’apprête à rentrer à Conakry ce dimanche matin, témoigne de cette situation à la gare routière de Mamou : « À Horey Fello, c’est une veuve qui m’a loué une chambre avec salon pour deux millions de francs guinéens, pour 48 heures. Il n’y avait ni douche interne ni climatiseur », déplore-t-il.
Une flambée des prix révélatrice d’un marché de l’hébergement informel florissant, qui pourrait bien se répéter à la moindre grande mobilisation populaire.
Amadou Diallo