Le tribunal de Mafanco a rendu son verdict dans l’affaire opposant Mohamed Camara à quatre prévenus, accusés de complicité d’avortement et d’homicide involontaire. Mabinty Camara et Kémoko Kourouma, en fuite, ont été condamnés par défaut à deux ans d’emprisonnement et à une amende de cinq millions de francs guinéens chacun, pour complicité d’avortement. Quant à Moussa Sylla et Alpha Ousmane Kourouma, détenus depuis le 13 août et 20 août 2024, respectivement, ils ont écopé d’un an de prison, assorti de sursis, et d’une amende d’un million GNF chacun, pour homicide involontaire, a appris sur place Guineematin.com à travers un de ses reporters.
Les faits reprochés aux accusés se sont déroulés à la clinique CAMES, située au quartier Bonfi, commune de Matam. Selon les éléments du dossier, l’avortement aurait été initié à domicile avant que la patiente ne soit transférée à la clinique pour un lavage médical. Malheureusement, elle est décédée après avoir été effectuée plusieurs heures sans prise en charge appropriée.
Au cours du procès, Mohamed Camara, partie civile, s’est désisté de sa plainte. Malgré ce retrait, le tribunal a estimé que les charges retenues contre les accusés étaient suffisantes pour entrer en condamnation. C’est ainsi que dans le verdict, le tribunal a condamné par défaut Mabinty Camara et Kémoko Kourouma, en fuite, à deux ans d’emprisonnement et à une amende de cinq millions de francs guinéens chacun. Moussa Sylla et Alpha Ousmane Kourouma, de la clinique CAMES, ont écopé d’un an de prison, assorti de sursis, et d’une amende d’un million GNF chacun.
Au terme du délibéré, la défense est restée partagée entre satisfaction et résignation.
Me Fodé Camara, avocat de Moussa Sylla, a notamment déclaré que la décision est bien rendue. Toutefois, il a déclaré une attitude trop sévère du parquet vis-à-vis de ses clients, qu’il considère comme de jeunes stagiaires en apprentissage et non des criminels. « Oui, mon sentiment, réellement, c’est un sentiment de réconfort. La décision, elle est bien rendue. Le juge a tenu compte de tous les paramètres du dossier. Il a retenu mes clients pour des infractions d’homicide involontaire. On ne peut rien. Il y a peut-être imprudence. Il y a une observation de règlement. Ça, je suis d’accord avec lui, mais la décision, je ne peux pas contester. La décision, elle est bien rendue et je me conforme à cela. Je ne ferai pas d’appel. La réquisition du parquet, j’ai compris que le parquet était un peu positionné dans ce dossier. Elle était acharnée contre nos clients. Or, ce sont des jeunes gens, des stagiaires, ils sont là pour apprendre… », a dit Me Fodé Camara, avocat de Moussa Sylla.
De son côté, Me Cécé Victorien Théa, avocat d’Alpha Ousmane Kourouma, a reconnu la justesse du jugement, tout en expliquant les circonstances ayant conduit à la condamnation de son client. Selon lui, Mabinty Camara et Kémoko Kourouma auraient commencé l’avortement de manière artisanale avant de transférer la victime à la clinique CAMES, où ils auraient abandonné la patiente avant de prendre la fuite. « Oui, la décision est conforme à la loi. Et le juge a tenu compte des faits, du déroulé des faits, malgré la complexité. Il a su décanter l’essentiel de ce qui est infraction à la loi pénale et ce qui ne l’est pas. C’est pourquoi vous douterez qu’en la matière, en ce qui concerne l’infraction d’avortement, il a été constant que l’avortement ait été effectué à la maison avant que le lavement soit autorisé au niveau de la clinique. Et ils ont été condamnés pour homicide involontaire, tout simplement par imprudence, parce qu’ils ont conservé la personne au lieu de la référer à un centre hospitalier bien spécialisé. Ils ne l’ont pas fait. Malheureusement, le fait de garder la personne de 17h jusqu’à 23h, elle a trouvé la mort. C’est pourquoi ils ont été condamnés. Donc, la décision est vraiment conforme. La réquisition du parquet, effectivement, le parquet était dans le même sens que le siège, parce que la réquisition du parquet avait requis la condamnation de Mabinty Camara et de Kémoko Kourouma, qui ont commencé l’avortement à domicile de façon artisanale. Et quand ils étaient débordés, ils ont décidé de venir au niveau de la clinique CAMES, où ils ont trouvé Moussa Sylla et Alpha Ousmane Kourouma, et finalement ils ont abandonné cette patiente et ils ont pris la fuite. Naturellement, ce qui démontre qu’ils ont mis les gens devant les faits accomplis, tandis que l’avortement était déjà réalisé, ils sont venus pour un lavement et ils ont fait croire que l’avortement a été réalisé là-bas », a déclaré Me Cécé Victorien Théa, avocat d’Alpha Ousmane Kourouma.
Mamadou Laafa Sow po