À la surprise générale, la délibération attendue le 22 avril 2025 dans le procès de M. Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), a été une fois de plus repoussée. Après des mois de détention et malgré la clôture des plaidoiries, les juges ont fixé la date du 28 mai 2025 pour le verdict. Encore plus d’un mois d’attente, plus d’un mois d’épreuves, pour un homme dont le seul tort semble être sa voix libre et son engagement sans faille pour la Guinée.
Ce report ne laisse personne indifférent. Beaucoup y voient une manœuvre d’attente, un calcul politique dicté par la crainte de ce que représenterait une libération d’Aliou Bah : une figure renforcée, peut-être plus écoutée encore, plus tranchante dans ses convictions, disent-ils. Mais ceux-là connaissent-ils réellement l’homme ? Savent-ils à quel point sa force réside moins dans la colère que dans la foi ? Moins dans la vengeance que dans l’élévation ?
Aliou Bah n’est pas un homme de ressentiment. Il est habité par une foi profonde, une philosophie de vie qui voit en toute épreuve une école du destin. Loin d’indexer ou d’accuser, il prend sur lui le poids de la souffrance sans jamais céder à la haine. Même dans l’épreuve, il continue à appeler au rassemblement, au dialogue, à la construction d’une Guinée plus juste et plus inclusive. Il n’a jamais cessé de croire que le progrès est possible, que la justice peut encore être la boussole de notre République.
Je m’adresse ici aux *juges*, avec le respect dû à la fonction et à la lourde responsabilité qu’elle implique. Ce procès n’est pas banal. Il engage plus que le sort d’un homme : il engage la crédibilité d’une justice qu’on veut indépendante, impartiale, respectable. Le peuple guinéen regarde, l’histoire observe. Dire le droit dans cette affaire, c’est rendre espoir à toute une génération qui doute de ses institutions. C’est montrer que la Guinée peut se réconcilier avec elle-même, sans museler ses voix discordantes mais constructives.
Je m’adresse aussi aux *dirigeants*, pour leur rappeler que la force d’un pouvoir ne se mesure pas à sa capacité de répression, mais à sa capacité de retenue, de discernement et de sagesse. L’usage excessif de la force peut contenir des corps, mais jamais les idées. L’Histoire, elle, retiendra toujours davantage ceux qui ont tendu la main que ceux qui ont serré le poing. Qu’ils se souviennent de ce qu’ils voudraient que l’on dise d’eux demain : auront-ils été les artisans d’une nation ouverte et apaisée ou les fossoyeurs d’un rêve démocratique inachevé ?
Enfin, je m’adresse aux *militants, sympathisants de MoDeL et citoyens guinéens* : que notre lutte demeure digne, ferme mais pacifique. MoDeL reste fidèle à ses principes : liberté, justice, inclusion. Notre boussole n’est ni la vengeance, ni la soumission, mais le bien commun, pour tous les Guinéens, quelle que soit leur appartenance.
En prélude au 28 mai, nous réaffirmons notre confiance dans la vérité et dans la justice, tout en appelant chacun à faire preuve d’humanité, de lucidité et de grandeur. L’histoire, inévitablement, finira par trancher. Mais d’ici là, que ceux qui ont le pouvoir de juger, gouverner ou influencer, s’en souviennent : la justice rendue aujourd’hui écrira les pages de demain.
*Abdoulaye Amie Soumah*
*Vice-Président du MoDeL, Chargé de Formation*
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