Cette Convention vise à créer une chaine de valeur autour de la production de poulets de chair, par l’implantation et l’exploitation d’unités industrielles et agro-avicoles, la commercialisation de produits avicoles, agricoles et de nutrition animale en République de Guinée, sur un financement d’un montant de 65 000 000 USD.
Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet, le promoteur compte accompagner 294 fermes sur l’ensemble du territoire, pour un investissement indirect de 85 000 000 $ USD.
La durée de la Convention est de 15 ans, courant à compter de la date de sa signature et jouissant d’une stabilité fiscale accordée par l’État, sur toute la période. Elle est renouvelable pour 5 ans.
Il est à rappeler que la Société FERMAV INDUSTRIE SASU est une filiale du Groupe SONOCO qui est une entreprise guinéenne ; elle bénéficiera, dans le cadre du Projet, d’un accompagnement technique du Groupe Français NTD, et financier de BPI-FRANCE.
Ces investissements portent sur :
1- Un projet avicole d’implantation et d’exploitation de poussinières, de fermes reproductrices, de couvoirs, de fermes de poulets de chair, de fermes de poulets de ponte et d’abattoirs ;
2- Un projet agricole de production de maïs et de soja ;
3- Un projet d’implantation et d’exploitation d’une usine de nutrition animale (aliments de volaille et de bétail).
Appelé à créer plus de 1 000 emplois directs et 200 000 emplois indirects, Ce programme d’investissement se fixe pour objectifs :
• Sur le plan avicole : la production de 15 000 000 de poulets de chair par an dont :
– 5 000 000 de poulets par le groupe SONOCO et,
– 10 000 000 de poulets par les communautés.
• Sur le plan agricole : la production de 15 000 tonnes de maïs par an, dont :
– 5 000 tonnes par le groupe SONOCO, et
– 10 000 tonnes par les communautés à la base.
Le projet prévoit l’accompagnement des communautés pour faciliter leur accès aux intrants, aux financements et au rachat de leurs productions. Également, une véritable chaine de valeur sera mise en place pour assurer :
La production d’aliments pour volaille et bétail ;
La création de fermes agricoles intégrées pour la production de maïs et de soja, sur une superficie de 25 hectares au minimum par ferme ;
L’installation de couvoirs de production de poussins ;
La mise en place d’un abattoir moderne ;
L’accompagnement de 294 fermes, en majorité de jeunes et de femmes, pour un rendement annuel de 20 000 poussins par ferme.
Sur les recommandations du CNT :
1. Collaborer avec la Direction nationale des pistes rurales pour l’identification précise des 294 sites et la viabilisation des accès, condition primordiale pour le bon déroulement logistique du projet ;
2. Mettre en place un mécanisme rigoureux de contrôle de la qualité des intrants, notamment les aliments pour volailles, en veillant à ce qu’ils soient conformes aux standards biologiques (BIO), afin d’assurer la salubrité des produits avicoles et préserver la santé des consommateurs ;
3. Fournir une cartographie détaillée des fermes partenaires, intégrant la localisation, le type de production (poulets de chair, maïs, soja), et les capacités de production projetées, pour assurer le suivi et la transparence.;
4. Inclure dans la convention un dispositif d’assurance agricole, pour couvrir les risques liés aux maladies aviaires, aux aléas climatiques ou aux fluctuations du marché ;
5. Reconsidérer dans les projets futurs, la décote de 5% sur le prix du poulet de chair, proposée dans la Convention, pour stimuler la compétitivité et renforcer l’attractivité du produit local face aux importations ;
6. Ramener le régime dérogatoire : de la zone A à 10 ans et la zone B à 12 ans ;
7. Encourager activement la culture du maïs, pilier du projet, en facilitant l’accès aux semences, aux intrants et aux techniques agricoles améliorées, afin de réduire durablement les coûts des aliments pour volaille ;
8. Accompagner techniquement et financièrement les promoteurs et les 294 fermes communautaires, majoritairement portées par des jeunes et des femmes, pour assurer la durabilité et la duplication du modèle de production dans d’autres zones ;
9. Intégrer les localités du projet dans le programme national d’électrification villageoise, pour sécuriser la chaîne de froid, la production d’aliments et les opérations d’abattage ;
10. Inviter l’administration douanière et le ministère du commerce à renforcer la politique commerciale, en veillant à la mise en place de quotas, à la régulation des importations et à l’application stricte des normes de qualité, afin de protéger ces producteurs contre le dumping et la concurrence déloyale ;
11. Travailler à l’identification rapide de zones économiques spéciales (ZES) autour des pôles de production du projet, pour faciliter l’implantation d’unités industrielles complémentaires (conditionnement, transformation, distribution) et offrir un cadre fiscal incitatif.
12. Garantir la levée effective des 70 % de financement externe dans les délais prévus (3 ans) par la Convention, avec des mécanismes de suivi à chaque phase de mobilisation.
13. Prévoir un dispositif clair de substitution en cas de défaillance de l’investisseur, pour protéger les intérêts de l’État et des communautés bénéficiaires, conformément aux préoccupations exprimées lors des travaux de commissions.
14. Exiger la transparence sur le rôle exact du partenaire technique NTD France, ainsi que la nature de l’accompagnement de BPI-France, afin d’évaluer la solidité du montage technique et financier du projet.
15. Accompagner les promoteurs, notamment les jeunes et les femmes, dans la mise en œuvre des fermes, en facilitant l’accès à la formation, aux financements, à l’assistance technique et au marché, pour garantir la pérennité et la multiplication de telles initiatives sur l’ensemble du territoire national.
Mohamed Béné Barry